Un adepte d'Abou Mahjan

Le franc-tireur palestinien tué hier à Beyrouth après l’attaque de l’ambassade de Russie était un adepte d’Abou Mahjan, un extrémiste sunnite palestinien, dissident du Fateh de Yasser Arafat, recherché par la justice libanaise. Ahmed Raja Abou Kharroub, 30 ans, surnommé Abou Obeida, habitait le «quartier des urgences», un fief de Osbat al-Ansar, la Ligue des partisans, dans le camp d’Aïn el-Héloué. Ce groupuscule interdit est dirigé par Ahmed Abdel Karim es-Saadi, surnommé Abou Mahjan, condamné à mort par contumace à trois reprises pour meurtres par la justice libanaise. Abou Mahjan, soupçonné d’être également impliqué dans l’assassinat en juin de quatre magistrats dans une salle d’audience à Saïda, serait retranché à Aïn el-Héloué. D’autres sources affirment cependant qu’il se cache depuis plusieurs mois au Liban-Nord. Dans la nuit de samedi à dimanche, des membres de ce groupe s’étaient déployés en armes à l’une des entrées du camp d’Aïn el-Héloué près d’une position de l’armée libanaise, provoquant durant quelques heures une tension immédiate sans que cela donne lieu à des accrochages, selon des sources proches de services de sécurité. Un attentat à l’explosif, qui n’a pas fait de victime, venait de se produire près d’une de leurs permanences, selon les mêmes sources. Abou Kharroub, né dans le camp de Nabatiyé, rasé par l’aviation israélienne en 1972, était originaire d’une tribu bédouine sédentarisée dans le nord de la Palestine, dont la majorité des membres a la peau très brune.