Sécurité - De Mazraa à Denniyé, 23 tués pour la seule journée d'hier Le front intérieur résiste à l'assaut intégriste(photos)

Il était quelque peu illusoire de penser qu’une véritable percée au niveau du processus de paix avec Israël se ferait sans soubresauts sur le plan de la sécurité. D’aucuns s’attendaient à des flambées de violence au Liban-Sud. C’est (pour l’instant) sur un autre front, celui des fondamentalistes sunnites et de leurs connexions avec les milieux palestiniens intégristes, que les problèmes sont apparus. À quelques jours de la reprise des pourparlers entre Israël et la Syrie, les développements se sont rapidement succédé : une vive tension est apparue, à la fin de la semaine dernière, à la périphérie du camp de Aïn el-Héloué entre l’armée et les partisans du dissident intégriste du Fateh, Abou Mahjan ; des affrontements meurtriers ont embrasé la région de Denniyé, opposant les troupes régulières à des miliciens de l’organisation fondamentaliste «al-Takfir wal Hijra» ; un élément armé palestinien, partisan d’Abou Mahjan, a attaqué à la roquette le siège de l’ambassade russe, à Mazraa, replongeant l’ensemble de la capitale dans l’atmosphère des pires moments de la guerre libanaise ; enfin, un attentat à la grenade a visé hier soir un barrage de l’armée à Aïn el-Héloué. Ces affrontements, qui ont fait dans la seule journée d’hier 23 tués et plusieurs blessés, ont, certes, ébranlé la stabilité dans le pays. Mais ils ont eu aussi pour conséquence de porter un coup sévère à l’infrastructure de l’organisation intégriste sunnite au Nord. La riposte de l’armée aux attaques intégristes a été soutenue unanimement par l’ensemble des milieux politiques locaux. La situation hier soir était marquée par la poursuite des tirs dans le jurd de Denniyé, ce qui a créé une psychose dans plusieurs villages de la région. Le Conseil des ministres extraordinaire qui se tiendra ce matin pourrait décider de saisir la Cour de justice des événements de Denniyé.