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Actualités - CHRONOLOGIE

PRÉSIDENTIELLE US - Bush serait plus militariste que son adversaire démocrate La Chine vote Gore dans l’espoir de contrer Taïwan

La Chine souhaite qu’Al Gore remporte l’élection présidentielle américaine, de peur que son rival George W. Bush ne durcisse les positions de Washington sur Taïwan et le projet de bouclier antimissiles (NMD), estiment les analystes. Le candidat républicain «a la conviction que la Chine est le principal adversaire des États-Unis», ont accusé les experts Jiang Lingfei et Fu Tao, membres de l’Université de la défense nationale, dans un article publié mi-octobre par la presse officielle, le premier à s’écarter de la neutralité affichée par Pékin. Si Bush est élu, il s’efforcera «d’endiguer» la Chine en se rapprochant du Japon, en soutenant militairement Taïwan et en lançant le NMD, ont averti les deux experts. Pékin fait de Taïwan la question au cœur de ses relations avec l’Amérique. La Chine considère l’île comme une province rebelle devant lui revenir, au besoin par la force, et redoute par-dessus tout que les États-Unis n’étendent à Taïwan leur bouclier antimissiles. Une victoire de M. Bush risque de «remettre en péril» les relations sino-américaines et de conduire non seulement à une «nouvelle guerre froide» mais même à «une guerre inévitable» avec Taïwan, ont averti MM. Jiang et Fu. Pour Jia Qingguo, professeur de relations internationales à l’Université de Pékin, le gouvernement chinois préfère le démocrate Al Gore, plus réservé à l’égard de Taïwan et du NMD. Le spécialiste, dont les vues reflètent celles du régime, ajoute que Pékin n’aime traditionnellement «ni les extrêmes ni les nouvelles politiques» que tend à suivre une nouvelle administration soucieuse de tenir ses promesses électorales. «Par expérience, on peut déduire que la Chine préfère Al Gore. Nous soutenons toujours le parti sortant parce que la politique chinoise des États-Unis est plus cohérente quand les sortants gagnent», explique-t-il. Bush senior Mais même si George Bush junior devait l’emporter, Pékin sera beaucoup moins perturbé que lors de la précédente alternance, en 1992, lorsqu’un démocrate (Bill Clinton) était revenu à la Maison-Blanche pour la première fois depuis 14 ans. «Les Chinois connaissent bien Bush, non seulement à cause de son père, mais aussi parce qu’ils ont pratiqué certains de ses conseillers, comme Dick Cheney, qui a été secrétaire à la Défense sous Bush senior», relève le stratégiste Bob Broadfoot, de la société Political and Economic Risk Consultancy à Hong Kong. Bush père a été ambassadeur de fait à Pékin avant l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis (1979) et s’est toujours efforcé de maintenir – au moins en coulisses – de bonnes relations avec le régime chinois, même après la répression de Tiananmen en 1989. Pékin n’avait guère apprécié son remplacement par Bill Clinton, qui avait dénoncé «les tyrans de Pékin» durant la campagne électorale de 1992 et attendu 1997 pour recevoir à Washington le président Jiang Zemin, avant de se rendre lui-même à Pékin l’année suivante. Les relations bilatérales se sont ensuite spectaculairement dégradées, touchant le fond en mai 1999 lorsque l’aviation américaine a détruit l’ambassade de Chine en Yougoslavie durant la guerre du Kosovo. Le bombardement s’est ajouté à un lourd contentieux, des droits de l’homme à Taïwan en passant par les accusations américaines d’espionnage nucléaire formulées à l’encontre de Pékin. L’horizon s’est éclairci fin 1999 lorsque Washington a donné son feu vert à l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un choix ratifié en septembre dernier par le Congrès, à l’issue d’une longue bataille entre pro et antichinois. «Les Chinois savent bien que les positions américaines sur les grands dossiers qui leur tiennent à cœur ne changeront pas, quel que soit le vainqueur de l’élection», relève M. Broadfoot.
La Chine souhaite qu’Al Gore remporte l’élection présidentielle américaine, de peur que son rival George W. Bush ne durcisse les positions de Washington sur Taïwan et le projet de bouclier antimissiles (NMD), estiment les analystes. Le candidat républicain «a la conviction que la Chine est le principal adversaire des États-Unis», ont accusé les experts Jiang Lingfei...