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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Kosovo - L’opposition fait état de fraude aux municipales La victoire attendue de Rugova dénoncée par son rival Thaçi

Les autorités internationales ont annoncé tard dans la nuit d’hier la large victoire du parti du leader albanais modéré Ibrahim Rugova aux élections municipales de samedi au Kosovo, alors que son principal rival Hashim Thaçi l’a déjà accusé de fraude. «Des pressions directes par des militants de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), des menaces armées, le vol de votes et diverses formes de manipulation ont clairement influencé les résultats des élections», a déclaré Bilal Sherifi, le chef de la commission électorale du Parti démocratique du Kosovo (PDK) de Haashim Thaçi, lors d’une conférence de presse à Pristina. Sans ces «manipulations», le PDK l’aurait emporté avec 40 % des voix, a estimé M. Sherifi. Ce qui revient à reconnaître implicitement la victoire de la LDK de Rugova. Le parti d’Ibrahim Rugova a affirmé dès dimanche avoir remporté haut la main les élections en obtenant plus de 60 % des voix dans l’ensemble du Kosovo, et a réaffirmé la revendication d’indépendance de la province. Le PDK est lui crédité au maximum de 25 % des suffrages, selon des observateurs internationaux. Lundi, tard dans la nuit, les rues de Pristina étaient toujours très calmes, les partisans d’Ibrahim Rugova attendant sûrement la proclamation officielle des résultats pour manifester leur joie. Entre deux partisans de l’indépendance, les Albanais, majoritaires au Kosovo, ont préféré le modéré Rugova, qui a résisté pacifiquement à Belgrade pendant dix ans, au jeune chef politique de l’ancienne guérilla indépendantiste albanaise (UCK). «On revient toujours à son premier amour», note le journal kosovar Zeri, dans son éditorial hier. Un graffiti dans le centre-ville de Pristina dénonce à l’inverse le choix des électeurs. «Pristina, mon amour, je te maudis, tu ne mérites pas mon sang. Élections 2000, honte», pouvait-on lire sur le tag, qui fait allusion au sang versé par des anciens combattants de l’UCK. Les élections municipales, les premières depuis la fin de la guerre, se sont déroulées sans incident majeur. Et l’OSCE devait également annoncer lundi un taux de participation très élevé. Environ 900 000 électeurs étaient appelés aux urnes samedi, pour le «premier scrutin libre et démocratique» de l’histoire du Kosovo, selon l’Onu, qui administre la province yougoslave depuis la fin des bombardements de l’Otan en juin 1999. Il a toutefois été marqué par le boycott de la minorité serbe, qui compte environ 100 000 personnes et qui entendait ainsi protester contre son manque de liberté de mouvement et les attaques dont elle est victime. Belgrade a refusé de reconnaître ces élections qu’elle a qualifiées de «monoethniques».
Les autorités internationales ont annoncé tard dans la nuit d’hier la large victoire du parti du leader albanais modéré Ibrahim Rugova aux élections municipales de samedi au Kosovo, alors que son principal rival Hashim Thaçi l’a déjà accusé de fraude. «Des pressions directes par des militants de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), des menaces armées, le vol de votes...