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Actualités - CHRONOLOGIE

TERRORISME - Attentat à la voiture piégée à Madrid: trois tués dont un juge militaire L’ETA cherche à déstabiliser le gouvernement espagnol

Un juge militaire du tribunal suprême de Madrid, José Francisco Quérol, a été assassiné dans un attentat attribué au mouvement séparatiste basque ETA, lundi matin à Madrid, a-t-on appris de source officielle. Le juge, qui appartient à la 5e chambre (chambre militaire) du tribunal, se trouvait dans une voiture du parc automobile ministériel, avec son chauffeur et son garde du corps. Tous trois ont été calcinés par l’explosion de leur véhicule, selon les premières observations des services de sécurité. Selon la radio nationale espagnole, cet attentat est l’œuvre de l’organisation séparatiste basque ETA, qui aura ainsi assassiné 19 personnes depuis le début de l’année, selon les autorités espagnoles. Une trentaine de personnes ont été blessées dans l’explosion survenue à 09h10 (08h10 GMT) dans le quartier Arturo Soria, au nord-est de Madrid. Six personnes, grièvement atteintes, ont été tout d’abord traitées dans un hôpital de campagne installé rapidement sur place par les services de secours. Quatre personnes, qui se trouvaient dans un autobus passant sur le lieu de l’explosion, ont été blessées. L’autobus a brûlé et une trentaine de voitures ont été endommagées dans le quartier. L’attentat a semé la désolation dans le quartier qui a été bouclé par les forces de police : vitrines et fenêtres ont volé en éclats, voitures calcinées, mobilier urbain dévasté. Trois immeubles ont été gravement endommagés. Le dernier attentat à la voiture piégée perpétré par l’ETA à Madrid avait coûté la vie au lieutenant-colonel de l’armée de terre Pedro Antonio Blanco Garcia, le 21 janvier dernier. Incapacité... «Ce fait tragique démontre l’incapacité de deux États – la France et l’Espagne – face à des revendications comme celles de l’ensemble d’Euskal Herria» (le Pays basque regroupant, selon les indépendantistes, les provinces basques espagnoles, la Navarre et le Pays basque français), a affirmé Joseba Permach, porte-parole d’Euskal Herritarrok (branche politique de l’ETA, l’organisation séparatiste basque), lors d’une conférence de presse à Saint-Sébastien. «La solution au problème basque passe par une solution politique», a-t-il insisté avant de revendiquer le transfert des détenus de l’ETA au Pays basque et de dénoncer «les mesures policières» du ministre de l’Intérieur, Jaime Mayor Oreja, contre les séparatistes. M. Joseba Permarch a réclamé «une réflexion sérieuse de la part de la classe politique pour aborder le problème basque par la négociation». L’ETA s’efforce de déstabiliser l’État espagnol pour obtenir l’indépendance de la région basque, face à un gouvernement et à une classe politique déterminés à pourchasser sans relâche les auteurs d’actes terroristes. L’organisation est en guerre depuis 40 ans contre l’État espagnol, déterminée à obtenir, quels que soient les moyens utilisés, la reconnaissance du droit à l’indépendance du Pays basque (Euskadi, nord de l’Espagne) — auquel elle veut ajouter la Navarre — et du pays basque français. Elle veut, également, le départ de cette région des forces de sécurité espagnoles et une amnistie générale pour les détenus basques, qui sont plusieurs centaines en Espagne et en France. Au terme de la Constitution de 1978, le Pays basque jouit pourtant d’une très large autonomie. Pour parvenir à son objectif, elle tente en permanence de déstabiliser tout ce qui incarne l’État espagnol du nord au sud du pays, et vise d’abord la police et l’armée, avec les voitures piégées, ou en abattant par balles ses victimes. Ses petits commandos clandestins ont montré qu’ils peuvent frapper n’importe où, en dépit de la vigilance des services de sécurité et d’un important appareil policier qui, en Espagne comme en France, s’efforce d’identifier et de suivre les mouvements de ses membres. Arrestations inefficaces À plusieurs reprises, d’importantes opérations policières menées sur les territoires espagnol ou français ont permis d’arrêter les dirigeants du mouvement, sans que cela mette un terme aux attentats. L’espoir d’une solution au problème basque avait cependant plané au printemps 1989, après l’annonce d’une trêve unilatérale par l’organisation indépendantiste. De nouveau, une trêve avait été observée pendant 14 mois, de septembre 1998 à décembre 1999, mais le processus de paix était dans une impasse en dépit du timide dialogue entamé par l’ETA et le gouvernement espagnol pendant l’été 1999. En janvier dernier, l’ETA relançait la lutte pour l’indépendance, notamment les attentats terroristes, parce que, selon elle, la trêve n’avait permis aucun progrès politique. L’ETA (Euskadi Ta Askatasuna, soit Patrie et Liberté), fondée le 31 juillet 1959 par des étudiants en rupture avec le Parti nationaliste basque (PNV, démocrate chrétien), est tenue pour responsable de la mort de 788 civils et militaires depuis le 7 juin 1968, date de son premier attentat mortel. Depuis la rupture de la dernière trêve, elle a assassiné 19 personnes dans des attentats qui lui sont attribués par les autorités. Face aux attentats, le gouvernement espagnol de droite, comme l’opposition socialiste et la classe politique dans son ensemble, refusent tout compromis et toute faiblesse à l’égard de l’ETA. Les lois antiterroristes ont été durcies et les peines aggravées, et le mot d’ordre est de défendre l’État de droit et les libertés publiques. Le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, a déclaré à plusieurs reprises que «l’ETA échouera» et que le gouvernement «ne cédera pas un pouce» face aux attentats de l’ETA. Il a toujours écarté la moindre concession sur les revendications d’ordre politique des séparatistes.
Un juge militaire du tribunal suprême de Madrid, José Francisco Quérol, a été assassiné dans un attentat attribué au mouvement séparatiste basque ETA, lundi matin à Madrid, a-t-on appris de source officielle. Le juge, qui appartient à la 5e chambre (chambre militaire) du tribunal, se trouvait dans une voiture du parc automobile ministériel, avec son chauffeur et son garde du...