Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

DIPLOMATIE - Sixième sommet UE-Russie hier à Paris Les Quinze et Moscou vont renforcer leur partenariat stratégique

La Russie et l’Union européenne sont convenues hier à Paris, lors de leur sixième sommet, de renforcer leur partenariat stratégique pour la gestion des crises sur le continent, notamment la crise tchétchène, que Vladimir Poutine s’est engagé à régler politiquement. Les deux parties, qui sont déjà liées par un Accord de partenariat et de coopération (APC), ont également annoncé le renforcement de leur coopération dans le domaine de l’énergie, afin, notamment, de faciliter les investissements européens en Russie. Le président russe Vladimir Poutine a précisé dans cette perspective que la question de l’adhésion de la Russie à l’UE «ne se posait pas actuellement», mais que la Fédération russe demeurait «une partie organique de la Grande Europe». «La qualité et l’ouverture des discussions que nous avons menées dans le cadre de ce sixième sommet traduisent notre volonté commune d’apporter, grâce au renforcement de notre partenariat stratégique, une contribution substantielle à la paix, à la stabilité et à la prospérité dans l’ensemble de l’Europe», soulignent la Russie et l’UE dans une déclaration conjointe. Jacques Chirac, président en exercice de l’Union européenne, a précisé que la Russie et les Quinze avaient décidé de développer des consultations spécifiques en matière de sécurité, de défense, de désarmement et de contrôle des armements, afin «d’engager une coopération concrète dans la gestion des crises». Les modalités de contribution de la Russie aux opérations de gestions de crise de l’Union européenne seront examinées lors du conseil européen de Nice, en décembre, précise la déclaration commune. Russes et Européens ont notamment appelé de leurs vœux «une recherche plus active de solutions» aux conflits caucasiens (Tchétchénie, Haut-Karabakh, Ossétie, etc.). S’agissant du conflit tchétchène, sujet de contentieux entre Moscou et Paris, la Russie et les Quinze sont convenus pour la première fois «de la nécessité et de l’urgence de rechercher une solution politique, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale» de la Fédération russe. Ils condamnent par ailleurs «le terrorisme sous toutes ses formes», référence à la vague d’attentats meurtriers qui a frappé la Russie, notamment Moscou, en août et septembre 1999. Vladimir Poutine impute ces actions, qui ont fait quelque 300 morts, aux «terroristes tchétchènes». «Nous sommes d’accord pour mener un dialogue politique et la Russie mène ce dialogue (...) mais nous sommes contre le fait que l’on nous pousse à établir des contacts avec ceux qui ont les mains dans le sang, qui rançonnent, qui enlèvent, qui décapitent, qui attaquent la population civile», a déclaré le chef du Kremlin lors d’une conférence de presse conjointe avec Jacques Chirac et Romano Prodi, président de la Commission européenne. Priorité au secteur énergétique Les dossiers des Balkans et du Proche-Orient ont également été abordés. Russes et Européens ont invité Israël et l’Autorité palestinienne à reprendre le dialogue et se sont prononcés pour une réintégration rapide de la Yougoslavie au sein des Nations unies. Autre sujet de convergence pour les deux parties : la crainte d’une relance de la course aux armements, avec le développement de projets antimissile nationaux, particulièrement aux États-Unis. La Russie et l’Union ont salué la décision de Bill Clinton de repousser le lancement d’un bouclier antimissile et insisté sur le respect du traité antimissiles (ABM) de 1972. «Les violations de l’ABM entraîneront une relance de la course aux armements», a jugé Vladimir Poutine. Sur le plan économique, l’Union européenne a réaffirmé son soutien aux réformes entreprises en Russie, précisant que cette politique «contribuerait au développement des relations» bilatérales. «L’Union salue l’élaboration par les autorités russes d’un programme économique visant à promouvoir les investissements en Russie et qui devrait permettre de réaliser davantage de progrès dans ce domaine-clé de notre coopération», indique la déclaration commune. Dans cette optique, les Quinze jugent «prioritaire» une adhésion rapide de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Au titre de la coopération économique, les deux parties ont mis l’accent sur le secteur énergétique, en insistant sur la nécessité d’un rapprochement des législations en ce domaine pour faciliter les échanges. Vladimir Poutine a assuré que la Russie était prête à «consentir des efforts importants» pour adapter son cadre législatif et juridique, à «contribuer à la sécurité des approvisionnements énergétiques à long terme de l’Europe» et à favoriser «une politique de prix équilibrés». «La coopération dans le domaine énergétique est importante pour la Russie, car il s’ensuivra de nombreux investissements», a-t-il expliqué. Romano Prodi a précisé qu’un groupe de travail serait créé pour «approfondir ces questions».
La Russie et l’Union européenne sont convenues hier à Paris, lors de leur sixième sommet, de renforcer leur partenariat stratégique pour la gestion des crises sur le continent, notamment la crise tchétchène, que Vladimir Poutine s’est engagé à régler politiquement. Les deux parties, qui sont déjà liées par un Accord de partenariat et de coopération (APC), ont...