Rechercher
Rechercher

Actualités - BIOGRAPHIE

VIENT DE PARAÎTRE - Michel Hallak veut sauver le patrimoine de l’oubli « Akkar, les trésors oubliés », un livre-album sur une région mal connue

C’est pour combler le manque d’informations sur le Akkar que notre collaborateur Michel Hallak et Mme Badiah Mansour ont publié leur livre Akkar, les trésors oubliés, édité à Dar al-Nahar. Il s’agit d’un inventaire des multiples sites archéologiques et historiques de cette vaste région du Liban-Nord si riche en vestiges, toutes périodes confondues, mais tellement ignorée des scientifiques et souvent oubliée des autorités. Muni de son appareil photo, M. Hallak est un journaliste qui parcourt le Akkar depuis une bonne dizaine d’années. Intéressé au patrimoine, il sait repérer les sites menacés, les prend alors en photos et en fait une description détaillée. Souvent, ces édifices sont détruits. Ses articles deviennent par conséquent une référence. Tel est le cas du grand sérail de Halba. Ce monument vieux de plusieurs siècles avait été en fait démoli pour être remplacé par un autre plus moderne, plus beau, tout de béton construit ! La couverture de l’ouvrage est réservée à la forteresse médiévale du vieux Akkar. Cet édifice militaire qui occupe un emplacement géographique stratégique est l’un des plus importants et des plus abandonnés du Liban. Il tombe en ruine et perd tous les ans, à cause des alluvions, quelques rangées de ces murs. Grands sites archéologiques, églises perdues dans les alentours des villages, khans, demeures et magnaneries sont répertoriés dans ce livre suivant un ordre chronologique et typologique. Malheureusement, la préhistoire du Akkar n’y est pas exposée. Le premier chapitre du livre est en effet réservé à une présentation du tell archéologique de Arqa surnommé par l’auteur «citerne d’histoire» et dont les niveaux d’occupation déterrés remontent à l’âge du bronze. Par la suite, et toujours selon le classement chronologique, l’auteur décrit et illustre les sites d’Akroun et à Wadi Khaled datant de l’époque romano-byzantine. Les vestiges de ces deux sites s’étendent sur des centaines de kilomètres sans avoir jamais été étudiés ou même fouillés. Ils sont laissés à l’abandon et sont souvent victimes du pillage. Les forteresses médiévales sont bien illustrées dans cet ouvrage. Du Félicium de Menjez au château de Kleiat en passant par Tibbo, tous ces sites, qui avaient un jour assuré la sécurité du Akkar, sont laissés aujourd’hui sans aucun entretien et perdent de leur valeur. En fait, l’auteur n’omet jamais de rappeler la nécessité de la restauration de l’édifice ou du moins d’une mission de nettoyage. Certes, ce livre n’est pas «inventaire» ou une étude historique du Akkar. Mais un livre-album qui peut servir de guide, car la courte introduction écrite par l’auteur sur chaque monument donne l’historique du site et fait un état actuel des lieux. Sites historiques Pour les informations, M. Hallak s’est basé sur les interviews qu’il a recueillies et qui ont fait l’objet de ses articles, les recherches scientifiques menées par quelques historiens ainsi que sur les récits des voyageurs. Les sites historiques sont aussi répertoriés dans ce livre. Les églises situées dans les alentours de petits villages du Akkar et souvent inconnues des scientifiques sont classées historiquement. Les plus anciennes d’entre elles remontent à la période byzantine et les cultes y sont toujours célébrés. Certes, quelques-unes ont été très mal restaurées mais, du moins, elles ne souffrent pas d’abandon. Ce sont les villageois qui assurent leur entretien par leurs donations. Par ailleurs, ce sont les sérails et les demeures du Akkar qui sont au rendez-vous. Les photos prises de ces monuments illustrent la richesse et la finesse de la décoration surtout pour les sculptures des linteaux des portes et des fenêtres. Ce sont des édifices de grand luxe. En fait, M. Hallak s’est limité aux résidences des cheikhs et des aghas du Akkar sans s’attarder sur les vraies maisons de paysans libanais. Mais peut-être que ces dernières ont été démolies ou du moins ne sont plus si nombreuses, après tout la notion du patrimoine est inexistante dans cette région. Afin de donner une touche humaine à ce livre, M. Hallak a réservé les deux derniers chapitres aux moulins et magnaneries qui demeurent imposants malgré l’oubli. «Ce livre-album a été conçu pour que l’oubli des vestiges, des civilisations et des peuples qui se sont succédé au Akkar et des informations se rapportant aux ruines ne perdure pas, a écrit notre collègue May Abboud Abi Akl dans l’introduction du livre et elle a défini pour le mieux les objectifs de l’auteur. Ce n’est certes pas une référence scientifique ou une étude spécialisée, mais un état des lieux de ces sites archéologiques et patrimoniaux. Et il est important dans son ensemble par les photos, dont certaines représentent des sites ayant disparu. Ce livre a pour objectif d’inciter les scientifiques à effectuer des recherches sur les lieux afin que la mémoire du Akkar ne se limite pas à quelques photos de sites démolis». Joanne FARCHAKH
C’est pour combler le manque d’informations sur le Akkar que notre collaborateur Michel Hallak et Mme Badiah Mansour ont publié leur livre Akkar, les trésors oubliés, édité à Dar al-Nahar. Il s’agit d’un inventaire des multiples sites archéologiques et historiques de cette vaste région du Liban-Nord si riche en vestiges, toutes périodes confondues, mais tellement...