LIBAN-SUD - L’État hébreu met en place un dispositif de défense passive Tel-Aviv fait état de tirs à la frontière ; Beyrouth dément

Une vive tension prévalait hier au Liban-Sud à la suite d’informations –démenties par la suite par Beyrouth – selon lesquelles une unité israélienne avait été la cible de tirs d’armes automatiques du côté libanais de la frontière. Cette tension a été accentuée par les propos de responsables de l’armée israélienne qui ont indiqué qu’ils sont prêts à toute éventualité, au moment où des avions israéliens survolaient la partie sud du pays et que des vedettes israéliennes patrouillaient dans les eaux territoriales libanaises. De sources proches de l’armée israélienne à Métoulla, citées par l’AFP, une unité israélienne aurait essuyé des rafales d’arme automatique en provenance du Liban, à la hauteur de la localité israélienne de Zarit, non loin de la frontière entre les deux pays. L’unité israélienne a aussitôt riposté, selon les mêmes sources qui ont précisé qu’il s’agit du deuxième incident du genre en une semaine dans ce secteur. Au Liban, les services de sécurité ont aussitôt démenti ces informations. «Il n’y a pas eu de tirs dimanche en direction d’Israël à partir du Liban», a-t-on indiqué de mêmes sources. Il n’en demeure pas moins que les Israéliens ont inauguré dans la journée, près du village de Manara à la frontière, une route de contournement permettant à des voitures israéliennes d’éviter des tirs possibles en provenance du Liban-Sud, selon la radio israélienne. Six autres routes vont être construites dans le secteur frontalier pour les mêmes raisons, dans les prochaines semaines, a ajouté la radio en précisant que l’opération allait coûter 32 millions de dollars. En outre, les localités frontalières israéliennes ont reçu 4 des 29 autobus scolaires blindés promis par les autorités, toujours selon la radio. Le commandant de la région nord, le général Gabi Ashkénazi, a pour sa part affirmé à la radio que «l’armée israélienne devait se préparer à de nouvelles attaques en provenance du Liban-Sud», en allusion au Hezbollah. Manifestation à la porte de Fatmé Dans le même temps, des centaines de manifestants étaient massés à la frontière, à la hauteur de la porte de Fatmé, près de la localité israélienne de Métoulla. Ils ont lancé des pierres et des bouteilles en direction de la barrière érigée le long de la frontière. La manifestation a rassemblé, à l’appel du Hezbollah, quelque 2000 femmes et enfants qui voulaient exprimer leur soutien aux Palestiniens qui affrontent les soldats israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. «Nous sommes témoins d’un net réchauffement à la frontière et nos troupes sont prêtes à toute éventualité», a indiqué à la radio israélienne le porte-parole de l’armée israélienne pour la région nord d’Israël. «Il y a presque quotidiennement des incidents tout au long de la frontière. C’est une situation que nous n’avons pas connue depuis plusieurs mois», a-t-il ajouté. Selon une dépêche AFP datée de Métoulla, le vice-ministre israélien de la Défense Ephraïm Sneh devait effectuer dans la journée une tournée dans la région nord d’Israël, notamment pour y inspecter le dispositif local adopté pour la défense passive, au moment où l’aviation israélienne survolait le Liban-Sud. Quatre avions israéliens ont franchi en fin d’après-midi le mur du son au-dessus de Tyr et ont survolé à moyenne altitude d’autres villes du Sud, dont Nabatiyé. Des vedettes israéliennes patrouillaient simultanément au large de Tyr. Dans la matinée, des appareils israéliens avaient fait plusieurs passages à haute altitude, au-dessus des régions libanaises limitrophes d’Israël.