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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

LIBAN-ALLEMAGNE - Schröder plaide pour un retour à la table des négociations de paix Détenus libanais en Israël : Lahoud favorable à une médiation allemande

Le chancelier allemand Gerhard Schröder se trouve depuis hier au Liban, deuxième étape d’une tournée régionale qu’il a entamée samedi au Caire. Si dans la capitale égyptienne ses entretiens ont essentiellement porté sur le processus de paix, à Beyrouth, ils ont été également centrés sur des questions liées au conflit libano-israélien : la présence israélienne dans les hameaux de Chébaa et la détention de 19 Libanais dans les prisons de l’État hébreu, ainsi que sur des sujets d’ordre économique. Le Liban est favorable à une médiation allemande devant déboucher sur la libération des prisonniers libanais et sur la récupération des terrains toujours occupés par l’État hébreu au Liban-Sud. Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, l’a fait savoir à son hôte durant l’entretien qu’il a eu avec lui, quelques heures après son arrivée à Beyrouth, dans l’après-midi. Aucune précision n’a été fournie au sujet de la réponse allemande à la requête libanaise. «Tout comme la volonté du peuple allemand a permis de réunifier l’Allemagne et a fait chuter le mur de Berlin, la volonté des Libanais (…) a rendu possible la libération du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest. Mais cette réalisation ne sera complète qu’avec la libération des hameaux de Chébaa et le retour des Libanais détenus dans les prisons israéliennes. L’Allemagne peut jouer un rôle important pour que ces deux objectifs soient atteints, étant donné son influence et son aptitude à contribuer à la réalisation de la paix dans la région», a déclaré le chef de l’État devant son hôte, selon un communiqué publié par Baabda. Accompagné d’une importante délégation officielle, M. Schröder, le premier chancelier allemand à visiter le Liban, s’est rendu auprès du président Lahoud après un entretien en tête-à-tête avec le chef du gouvernement désigné, M. Rafic Hariri, qui l’avait accueilli à sa descente d’avion. L’entretien, qui s’est déroulé au Sérail, a été suivi d’une réunion élargie aux deux délégations allemande et libanaise. Dans une conférence de presse conjointe qu’ils ont tenue plus tard, MM. Schröder et Hariri ont tous deux insisté sur la nécessité d’une désescalade au Proche-Orient. Le chancelier allemand a notamment plaidé pour un retour à la table des négociations et pour le soutien à une éventuelle initiative de paix des États-Unis. «Il est d’une importance fondamentale que l’on retourne à la table des négociations en vue de relancer le processus de paix» dans la région, a-t-il déclaré. «Nous sommes tombés d’accord pour estimer que si le président (américain Bill) Clinton prenait une nouvelle initiative, il faudrait absolument l’appuyer», a ajouté M. Schröder, affirmant que le chef du gouvernement jugeait comme lui «très important que les accords passés au sommet de Charm el-Cheikh (ayant réuni en Égypte les 16 et 17 octobre Israël, l’Autorité palestinienne et les États-Unis) soient appliqués». M. Hariri n’a fait aucun commentaire sur les aspects régionaux de son entretien avec le chancelier et s’est contenté d’indiquer qu’il avait discuté avec lui «de questions bilatérales et des problèmes du Proche-Orient». Le partenariat euro-méditerranéen En revanche, sur le plan bilatéral, il a souligné que son hôte allemand «avait promis de soutenir le Liban pour parvenir, dès que possible, à un accord d’association avec l’Union européenne». Qualifiant d’«excellentes» les relations des deux pays, M. Schröder a confirmé que l’Allemagne «serait heureuse de soutenir la demande de M. Hariri en faveur d’une accélération du processus conduisant à un accord d’association». Il a indiqué que son pays était également disposé à «aider» le Liban «à régler ses problèmes d’eau» et à contribuer à la reconstruction du pays. À Baabda, M. Schröder s’est abstenu de toute déclaration à la presse au terme de son entretien en tête-à-tête avec le président Lahoud, qui a réaffirmé devant son hôte l’importance d’une «paix régionale juste, globale et durable, susceptible, seule, de mettre fin aux conflits sanglants» au Proche-Orient. Selon le communiqué publié par la présidence de la République, le chef de l’État a insisté sur ce point et a plaidé en faveur d’un retrait israélien de tous les territoires arabes occupés et de l’édification d’un État palestinien avec pour capitale Jérusalem. Il a réaffirmé que le Liban rejette l’implantation des réfugiés palestiniens sur son sol, «quels que soient les raisons, les prétextes ou les résultats» d’un projet pareil. Le président Lahoud a mis en garde contre une «sérieuse escalade» à Gaza et en Cisjordanie, «susceptible de compromettre le processus de paix» au cas où la communauté internationale «prendrait à la légère les événements sanglants dans ces deux régions et n’exercerait pas de pressions sur Israël afin qu’il mette fin à sa guerre contre les Palestiniens». Selon le même communiqué, MM. Lahoud et Schröder ont passé en revue les relations bilatérales, économiques et culturelles. Le président devait notamment exprimer le souhait que l’Allemagne tente autant que possible de corriger le déséquilibre de la balance commerciale entre les deux pays et d’intervenir en vue d’un accroissement de l’aide de l’Union européenne au Liban en vue de la reconstruction de la partie sud et des régions défavorisées du pays. En soirée, le chef du gouvernement a offert un dîner en l’honneur de son hôte et de la délégation qui l’accompagne, en sa résidence à Koraytem. Dans leurs discours respectifs, MM. Hariri et Schröder ont tous deux exprimé le souhait d’une consolidation des relations libano-allemandes, notamment au niveau économique. «L’Allemagne est un État important d’Europe et peut jouer un rôle vital pour donner une impulsion nouvelle au processus de paix», a ajouté M. Hariri. Le chancelier a notamment mis l’accent sur l’importance de la coopération avec le Liban dans le domaine de la formation professionnelle et s’est dit persuadé de la capacité du pays à surmonter les épreuves. Ce matin, M. Schröder participera à un petit-déjeuner de travail avec le chef du Parlement, M. Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, avant de s’envoler pour Amman, troisième étape de son périple régional.
Le chancelier allemand Gerhard Schröder se trouve depuis hier au Liban, deuxième étape d’une tournée régionale qu’il a entamée samedi au Caire. Si dans la capitale égyptienne ses entretiens ont essentiellement porté sur le processus de paix, à Beyrouth, ils ont été également centrés sur des questions liées au conflit libano-israélien : la présence israélienne dans...