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Un motif d’espoir : l’initiative privée
Par AZOURI Médéa, le 27 octobre 2000 à 00h00
Alors que l’État brille par son absence au niveau de la relance touristique, même la préservation de la nature est assurée par des initiatives personnelles. Si le Chouf est la région la mieux entretenue au Liban, c’est grâce à des décisions privées. Les cèdres du Barouk sont mieux entretenus que ceux du Nord, et leur protection est infaillible. D’ailleurs, des pousses naturelles y voient régulièrement le jour. Le ministère du Tourisme a parfois pris des mesures pour protéger certains sites, mais la plupart d’entre eux sont laissés aux mains de commerçants et de restaurateurs, qui s’appuient sur des décisions municipales. Les chutes d’eau de Kfarhelda, dans le caza de Batroun, qui mesurent plus de 85 mètres, connaissent un triste sort. Ce site paradisiaque qui pourrait accueillir un grand nombre de touristes a vu l’installation d’un café bétonneux au pied même de ses cascades. Même problème pour les rivages de l’Oronte, qui voient naître depuis un certain temps une profusion de petits cafés à l’hygiène quelque peu douteuse. Un randonneur libanais, qui accompagne souvent des agents de voyage, a noté un certain nombre de détails à ce sujet : «C’est terrible, les toilettes de ces restaurants sont infectes. Comment voulez-vous que des touristes viennent ici ? Comment promouvoir le tourisme quand aucune infrastructure n’existe ? Par exemple, nous n’avons pas de cartes récentes. Celles que nous utilisons datent de 1965. Et les routes ont bien changé depuis. Quand à l’insalubrité, elle est fréquente. À Jahiliyé, les poubelles s’entassent aux pieds de la rivière, et sur cinq restaurants, un seul est propre. Alors qu’à Baakline, on peut marcher pieds nus sans crainte. C’est incroyable. Tout est une question d’initiatives personnelles. En Syrie, l’État travaille sur les sites touristiques et historiques. Au Liban, à part l’éclairage de certains monuments, qu’a-t-on fait ?. Le constat est bien amer. Le Liban regorge de monuments qui devraient être classés, mais personne ne s’en occupe». Le manque de touristes devient alors compréhensible. Un environnement non préservé, des monuments historiques à peine entretenus, pour la plupart pillés, un patrimoine culturel abandonné et une cherté hors du commun. Il est donc tôt pour relancer un Liban touristique à portée de tous. La région avoisinante est plus intéressante pour les amoureux de découvertes à petits prix. Il faut donc attendre et voir l’évolution du pays, pour penser «ouverture sur l’extérieur». C’est alors que, peut-être, les restaurants seront obligés d’avoir des menus touristiques à bon marché et qu’ils pourront enfin baisser leur prix pour cause de grande affluence. Que les plages seront des plages, la mer plus propre, les hôtels abordables, les domaines skiables mieux équipés, plus grands, moins chers et donc plus rentables. Que les billets d’avion seront à des prix plus raisonnables, parce que la concurrence l’aura voulu ainsi. M. A.
Alors que l’État brille par son absence au niveau de la relance touristique, même la préservation de la nature est assurée par des initiatives personnelles. Si le Chouf est la région la mieux entretenue au Liban, c’est grâce à des décisions privées. Les cèdres du Barouk sont mieux entretenus que ceux du Nord, et leur protection est infaillible. D’ailleurs, des pousses naturelles y...
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