Fouad Siniora : membre de tous les Cabinets Hariri

Fouad Siniora a été de tous les Cabinets Hariri lors des mandats Hraoui, occupant sans interruption entre 1992 et 1998, le ministère d’État aux Finances. Aujourd’hui, Fouad Siniora est le nouveau ministre – de plein droit – des Finances alors qu’il est toujours soupçonné d’avoir conclu avec le gouvernement italien des accords financiers qui avaient entraîné la dilapidation de fonds publics. Cette affaire Siniora est celle dite de l’incinérateur de Bourj-Hammoud. C’est sur cette base qu’il est sous le coup d’une procédure judiciaire dont les débuts remontent à la campagne anticorruption initiée dès le début du mandat Lahoud – une procédure qui depuis plusieurs mois, reste à l’arrêt. La raison en est simple : la chambre pénale de la Cour de cassation ayant décidé de déférer devant la Cour de cassation, toutes chambres réunies, les exceptions de forme que M. Siniora lui avait présentées. La chambre pénale avait d’ailleurs annoncé que le recours présenté par les avocats du ministre, Mes Sélim Osman et Salaheddine Dabbagh, était recevable sur le plan de la forme. Sauf qu’elle n’avait pas pu se prononcer sur le fond, arguant de la présence de «plusieurs décisions de justice contradictoires relatives à la responsabilité des ministres et aux autorités compétentes pour le juger». Mes Osman et Dabbagh avaient souligné que les actes reprochés à M. Siniora ne pouvaient pas entraîner de sanctions et que ce dernier n’avait pas à en assumer à titre individuel la responsabilité, dans la mesure où il s’agit d’actes du gouvernement. Dans tous les cas, cette décision de déférer l’affaire devant la Cour de cassation toutes chambres réunies, revêt une importance majeure, en ce sens qu’elle est susceptible de mettre fin une fois pour toutes aux divergences de vues concernant la procédure devant être appliquée en cas de poursuites judiciaires contre un ministre. Enfin, à L’Orient-Le Jour qui l’a interrogé hier par téléphone dès la nomination de M. Siniora au nouveau gouvernement, le procureur général près la Cour de cassation, Adnan Addoum, a rétorqué qu’«il était hors de question que la magistrature commente ce genre de choses. Adressez-vous plutôt au nouveau ministre de la Justice, cela relève de ses compétences», a-t-il affirmé.