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Actualités - INTERVIEWS

COOPÉRATION - Échange sur les plans touristique et biomédical Cuba et le Liban, deux pays qui peuvent s’entraider

Les plantations de tabac ne forment pas le seul point commun qui existe entre Cuba et le Liban. Les deux pays peuvent s’entraider dans divers domaines. C’est ce qu’a indiqué hier au cours d’une interview à L’Orient-Le Jour, le vice-ministre cubain des Affaires étrangères, José Guerra Menchero. Le séjour à Beyrouth du responsable cubain s’inscrit dans le cadre d’une tournée régionale qui englobe l’Algérie, le Liban, la Syrie, l’Irak et Qatar. Une tournée qui a essentiellement pour but de renforcer les relations entre l’un des derniers bastions du communisme et les pays de la région. Soulignant l’importance des relations équilibrées entre deux pays, qui comptent coopérer, M. Menchero indique que «le Liban est déjà un grand importateur de cigares cubains». Est-ce que la coopération par exemple pourrait englober la mise en place d’une fabrique de cigares au Liban, comme c’est le cas en Turquie, le Liban ayant besoin d’écouler sa production agricole ? «Une telle forme de coopération reste à étudier, la fabrication de cigare ayant besoin d’une certaine qualité dans les feuilles de tabac», déclare le responsable. Et de poursuivre que «dans ce cadre, un joint-venture pourrait être mis en place». Une autre forme de collaboration pourrait voir le jour. «Cuba, qui est un important producteur de médicaments, notamment dans le domaine de la biotechnologie, pourrait coopérer avec le Liban», note M. Menchero. Le Liban pourrait également aider Cuba dans divers secteurs, notamment dans les investissements et le tourisme. Dans ce cadre, l’île des Caraïbes a reçu l’année dernière plus de 2 millions de touristes, une industrie de plus en plus florissante au pays de Castro. De plus, à Cuba – comme dans tous les pays d’Amérique latine – vivent beaucoup d’émigrés libanais. Ces derniers ont choisi l’île américaine comme terre d’exil, bien avant l’avènement de Castro, et un certain nombre d’entre eux ont quitté l’île après la révolution. M. Menchero, qui n’a pas de chiffres relatifs aux Libanais présents depuis longtemps à Cuba, précise que «certains Libanais vivent modestement, d’autres sont devenus médecins, ingénieurs ou employés des services publics». 118 ambassades dans le monde À la question de savoir si sa visite à Beyrouth représente une ouverture certaine de Cuba à l’étranger, le vice-ministre des Affaires étrangères a rappelé qu’en «1958 (avant la révolution), Cuba était représentée dans 28 pays du monde. Actuellement, nous avons des ambassades dans 118 États». «Nous avons également une politique de libre investissement, ce qui se traduit notamment par l’arrivée de touristes à Cuba. Vous pouvez obtenir un visa de tourisme pour l’île dans n’importe quel aéroport ou encore à votre arrivée à La Havane», ajoute-t-il. Et de demander : «Que devons-nous encore offrir pour montrer que nous sommes ouverts au monde entier ?». Mais cette ouverture au monde n’a-t-elle pas été déclenchée par la chute du Rideau de fer et du démantèlement de l’Union soviétique ? «Nous nous sommes toujours démarqués de l’ex-URSS ; aucun pays n’est la copie d’un autre. Et Cuba n’a jamais été façonné à l’image de l’Union soviétique. D’ailleurs, aucun pays ne peut être à l’image d’un autre», indique M. Menchero. Pour lui, la chute de l’Union soviétique n’a pas sonné le glas du communisme. Il cite en exemple «la Chine et Cuba». Et ce n’est pas «la mondialisation avec ses aspects néolibéraux» qui rendra les hommes heureux. «Regardez autour de vous, les peuples du monde ne sont pas satisfaits», s’indigne M. Menchero. Quelle solution proposer donc à ces peuples du monde, surtout aux déçus du communisme ? «L’échec dans une partie du monde n’implique pas l’échec partout», note le vice-ministre cubain des Affaires étrangères. Et de reprendre dans ce cadre l’exemple de la Chine et de Cuba, où des formes différentes de communisme sont nées. Quelle est donc la particularité du communisme à Cuba ? «Les Cubains ont leurs particularités : nous aimons danser, chanter, boire et vivre», indique en plaisantant M. Menchero. Il souligne : «En ex-URSS, il fallait être recommandé pour entrer au parti, chez nous on est élu». En résumé, pour le vice-ministre de l’un des derniers bastions du communisme, «le seul espoir de vivre dans un monde meilleur demeure dans l’avènement d’un véritable communisme» façonné à l’image de chaque peuple et de ses particularités. M. Menchero a quitté hier en soirée Beyrouth pour Damas. Patricia KHODER
Les plantations de tabac ne forment pas le seul point commun qui existe entre Cuba et le Liban. Les deux pays peuvent s’entraider dans divers domaines. C’est ce qu’a indiqué hier au cours d’une interview à L’Orient-Le Jour, le vice-ministre cubain des Affaires étrangères, José Guerra Menchero. Le séjour à Beyrouth du responsable cubain s’inscrit dans le cadre...