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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Commémoration - Messe à la mémoire de Dany Chamoun et de sa famille Chamoun accuse les autorités « de diviser le pays »

Le président du Parti national libéral (PNL), Dory Chamoun, a accusé ouvertement hier les autorités «de mener le pays à la division et au chaos» et «de pousser le peuple à la désobéissance civile». M. Chamoun a appelé à une véritable réconciliation nationale et à l’application des résolutions 425, 426 et 520 «pour que le Liban recouvre sa souveraineté, son indépendance et sa liberté» et des résolutions 242, 194 et 338, pour «la réalisation d’une paix juste et globale dans la région». Le président du PNL a tenu ces propos au cours d’une messe célébrée en l’église Saint-Maron, à Gemmayzé, pour le dixième anniversaire de l’assassinat de son frère, Dany Chamoun, de sa femme Ingrid et de ses deux fils Tarek et Julian, sauvagement abattus par un commando dans la nuit du 20 octobre 1990, une semaine après l’éviction du général Michel Aoun du palais de Baabda, le 13 octobre 1990. Dans la cour de l’église Saint-Maron, les jeunes militants du PNL s’étaient rassemblés, brandissant les drapeaux rouge et blanc ornés d’un cèdre doré du parti. Dans un léger brouhaha, ils attendent devant l’église où se trouvent sympathisants et cadres du parti. Si, dehors, l’ambiance est rythmée par les chants patriotiques des anciens «Noumours» – les «Tigres» du PNL –, dédiés à leur ancien «raïs» Dany Chamoun, l’atmosphère est au recueillement une fois franchies les portes de l’église. Pour la première fois depuis des années, le président de la République et le chef du gouvernement se sont fait représenter respectivement par le général Adonis Nehmé et l’ancien secrétaire général du Conseil des ministres Hicham Chaar. Également dans l’assistance, le président Amine Gemayel, l’évêque Samir Mazloum, représentant le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, les évêques Boulos Mattar et Khalil Abi Nader, l’archimandrite Alexis Mouffarej représentant le métropolite de Beyrouth Élias Audeh, le brigadier Nadim Letayf à la tête d’une délégation du Courant national libre, l’ancien conseiller politique des FL Toufic Hindi, Farid Habib et le directeur de la rédaction de la revue al-Massira Jean Aziz représentant les Forces libanaises, Élie Karamé de l’opposition Kataëb, les députés Nayla Moawad, Antoine Habib, Georges Dib Nehmé, Pierre Amine Gemayel, Abdallah Farhat, Farid el-Khazen, Fouad el-Saad et Antoine Ghanem, le bâtonnier de l’Ordre des avocats Michel Lyan, et le président de la Ligue maronite Harès Chéhab. Dans son homélie, Mgr Mazloum a évoqué les «Ponce Pilate d’aujourd’hui, qui ferment les yeux et se bouchent les oreilles pour ne pas affronter la vérité, qui se lavent les mains du sang des innocents (…), laissent les peuples faibles agoniser sous la botte de l’oppression et ignorent le droit des petits pays à la dignité, la liberté et l’indépendance». «Dany n’était pas de ceux-là», a-t-il souligné. «En dépit de toutes les pressions, il est demeuré fidèle à ses principes, courageux dans la défense des droits de sa patrie jusqu’à son martyre», a ajouté Mgr Mazloum. « Une simili-démocratie » À l’issue de la messe, le chef du PNL Dory Chamoun, ayant à ses côtés l’ancien président Amine Gemayel, a pris la parole, affirmant que «certains vont peut-être se fâcher» en écoutant son mot. Estimant que les quinze ans de guerre avaient certes été un «rêve affreux et sauvage mais porteur d’espoir en un avenir meilleur pour le Liban», M. Chamoun a précisé que cet espoir était «celui d’un Liban libéré de toutes les occupations, dominations et exactions, garantissant le droit de tous les Libanais sans exception ; celui d’un Liban souverain, libre, indépendant et démocratique». «Dany, tu étais en tête de ceux qui ont résisté pour en finir avec l’horreur de ce rêve. Tu as fait échec au complot visant à faire du Liban une patrie de rechange pour les Palestiniens. Tu as poursuivi ta résistance jusqu’à ce qu’ils t’abattent, comme ils ont abattu des dizaines de nobles résistants le 13 octobre 1990. Cela ne leur a pas suffi ; ils ont également éteint le flambeau en liquidant Ingrid, Tarek et Julian», a affirmé M. Chamoun en s’adressant à son frère, la voix chargée d’émotion. «Dix ans après ce carnage, nous rappelons à ceux qui l’ont perpétré que Dany et ses compagnons n’ont jamais accepté de se soumettre au fait accompli. Dieu ait leur âme ainsi que celles de la souveraineté, de l’indépendance et de la liberté du Liban», a-t-il poursuivi. Indiquant que le pays «avait commencé il y a dix ans sa longue descente vers les profondeurs du tiers-mondisme sous la férule des complots internationaux et des services de renseignements», M. Chamoun a souligné «qu’il n’y avait au Liban ni loi, ni État de droit, ni dignité, ni respect des êtres humains. Il y a une simili-démocratie découpée en fonction des gens au pouvoir, Libanais et non Libanais». «Sans souveraineté, on assiste à l’apparition de micro-États, aux dépens de la nation, qui se permettent d’entraîner le pays dans des politiques risquées», a-t-il ajouté. «Je répète pour la dixième fois les mêmes propos. Vous qui êtes au pouvoir, vous êtes en train de mener le Liban au chaos et à la division. Je vous mets en garde : vous œuvrez à pousser les gens à la désobéissance civile (…)», a-t-il affirmé. Critiquant les élections «qui n’ont pas abouti à une vraie représentation du peuple libanais, et par conséquent ont constitué un pouvoir qui ne reconnaît pas le peuple et qui n’est pas reconnu par lui», il a ajouté : «Un gouvernement qui a perdu la confiance du peuple ne peut résoudre les crises aiguës comme celle par laquelle nous passons aujourd’hui». «Je supplie les autorités de m’entendre avant qu’il ne soit trop tard», a-t-il dit. En substance, M. Chamoun a réclamé «une réconciliation nationale réelle», un programme politique visant à recouvrer la souveraineté, la liberté et l’indépendance du Liban et une politique d’assainissement financier et de redressement économique et social. Sous les applaudissements de l’assistance, il a enfin appelé l’Onu et les grandes puissances à achever la mise en œuvre des résolutions 425 et 426 et à appliquer la résolution 520, qui appelle au retrait de toutes les troupes étrangères du Liban.
Le président du Parti national libéral (PNL), Dory Chamoun, a accusé ouvertement hier les autorités «de mener le pays à la division et au chaos» et «de pousser le peuple à la désobéissance civile». M. Chamoun a appelé à une véritable réconciliation nationale et à l’application des résolutions 425, 426 et 520 «pour que le Liban recouvre sa souveraineté, son...