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Actualités - ANALYSE

LIBAN-SYRIE - Une rencontre au sommet informelle ? Spéculations sur la portée d’une rencontre Lahoud-Assad au Caire

Ni à Beyrouth, ni à Damas, mais au Caire ? Les spéculations sur une rencontre entre les présidents Lahoud et Assad vont bon train. Il ne s’agirait pas d’un sommet à proprement parler, mais de l’une de ces entrevues informelles que les participants tiennent en marge de toute conférence. Mais même cette formule, pourtant routinière, en laisse ici plus d’un sceptique. «Car, explique un politicien, le chef de l’État syrien a déjà laissé entendre qu’il préférait un sommet après la formation d’un nouveau Cabinet libanais et non avant. Pour qu’on n’aille pas dire que la Syrie se mêle de cette affaire libanaise. De plus, estime cette personnalité, il n’y aura au Caire ni le temps ni la place pour discuter de questions bilatérales ou intérieures. La conférence sera totalement accaparée par la situation si grave qui règne dans la région. Il faudra sans doute des tractations serrées entre les délégations pour parvenir à des décisions permettant d’éviter une explosion généralisée». «Ceci étant, conclut la même source qui ne craint pas de paraître se contredire, si le président Assad estime nécessaire une rencontre avec son homologue libanais avant la formation d’un nouveau gouvernement chez nous, elle aurait lieu à Damas. Ou à Baabda, au cas où le chef de l’État syrien devrait inclure notre pays dans la tournée de capitales arabes qu’il a entamée». Mais d’autres pôles locaux se disent quasi certains que les présidents Lahoud et Assad se verront en aparté au Caire. «On note, dit l’un d’eux, que le chef de l’État englobe dans sa suite le Dr Karam Karam, ministre de la Santé, qui n’est pas concerné par l’ordre du jour du sommet arabe. Ceci, manifestement, dans la perspective de discussions bilatérales précises avec la délégation syrienne. De plus, si le président de la République ne misait pas sur une rencontre avec le Dr Assad, il n’aurait certainement pas reporté les consultations parlementaires pour après le sommet. La raison invoquée à ce propos, à savoir la nécessité de ménager les sentiments du chef du gouvernement démissionnaire, semble pour le moins secondaire, pour ne pas dire incongrue. M. Sélim Hoss s’est du reste étonné lui-même qu’on prenne sa sensibilité comme prétexte pour justifier le report des consultations. D’autant que le président du Conseil partant avait proclamé, dès la fin des élections législatives, qu’il était prêt à céder la place tout de suite, pour que le pays se voie épargner une période de transition trop prolongée. Par contre, à ce même propos, il est évident qu’il aurait été illogique que M. Hoss secondât le chef de l’État au sommet alors qu’un nouveau président du Conseil aurait été déjà désigné». Selon cette source, «il est assez clair que le renvoi des consultations vise les objectifs suivants : – Recueillir le point de vue au Caire du chef de l’État syrien avant d’entamer l’opération de formation du nouveau gouvernement. Notamment, selon toute probabilité, au sujet des limites à fixer pour tout différend éventuel avec le président du Conseil désigné. En d’autres termes, il s’agirait de savoir dans quelle mesure la volonté de Baabda pourrait, le cas échéant, s’opposer à celle de Koraytem, pour ce qui est de la sélection des ministres et de l’attribution des portefeuilles. – S’il devait se confirmer que M. Hariri n’a pas totalement carte blanche, tenter de savoir qui pourrait le remplacer au cas où il en viendrait à se récuser. – Si la situaiton devenait explosive dans la région, la sécurité prenant le pas sur tout le reste, faudrait-il former un Cabinet d’exception, truffé de militaires ?» Un autre politicien pense pour sa part qu’au Caire «les deux présidents, appelés naturellement à se rencontrer en marge du sommet, comme tout le monde le fait, ne pourraient pas trop entrer dans les détails des questions locales. Du reste, il n’y a en pratique rien à discuter avant que la désignation ne se fasse. Si Damas devait intervenir, ce serait au niveau de la composition du Cabinet. Et de la distribution des portefeuilles». Émile KHOURY
Ni à Beyrouth, ni à Damas, mais au Caire ? Les spéculations sur une rencontre entre les présidents Lahoud et Assad vont bon train. Il ne s’agirait pas d’un sommet à proprement parler, mais de l’une de ces entrevues informelles que les participants tiennent en marge de toute conférence. Mais même cette formule, pourtant routinière, en laisse ici plus d’un sceptique....