Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Conférence de presse - L’officier aux mains du Hezbollah, un agent du Mossad Nasrallah affirme que le colonel israélien a été capturé au Liban

«Le colonel israélien est un officier du Mossad qui tentait de noyauter le Hezbollah. Nous l’avons amené à venir au Liban suivant un plan bien conçu». C’est par cette révélation que le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, a inauguré hier après- midi sa conférence qui devait mettre fin à un suspense de 24 heures qui a entouré l’annonce de la capture de l’officier israélien. «Il n’y a pas eu d’enlèvement en Suisse ou ailleurs. Il est arrivé au Liban venant de Bruxelles où il est entré avec un passeport israélien avant d’en ressortir avec un passeport étranger qui s’est révélé faux selon ses propres aveux», a encore précisé le chef du parti islamiste. Cette dernière précision coupe court aux multiples spéculations sur le lieu et les modalités de l’opération qui, jusqu’à hier matin encore, restait entourée de flou. Cette nouvelle opération lancée par la Résistance libanaise à la veille du sommet de Charm el-Cheikh avait en effet semé la confusion au sein du gouvernement israélien aussi bien qu’au niveau de l’opinion internationale, le Hezbollah ayant gardé secrets jusqu’à hier, les détails de l’affaire, aucune indication n’ayant été divulguée durant le week-end. Les raisons de ce black-out informationnel étaient commanditées par «la nécessité de vérifier les informations diponibles», comme l’a souligné le secrétaire général du Hezbollah. «Quand nous avons été sûrs qu’il s’agissait d’un agent du Mossad, nous l’avons capturé ici au Liban, car nous sommes en état de guerre avec Israël qui occupe toujours les fermes de Chebaa et qui continue de détenir nos frères dans ses prisons», a-t-il encore affirmé en précisant que cela conférait à l’action du Hezbollah une certaine légitimité dans le cadre du droit international. «Nous affirmons, a dit Nasrallah, qu’il est légal et légitime, au nom de notre droit à la résistance, de capturer et détenir cet homme, dont Israël a affirmé d’emblée qu’il s’était rendu à l’étranger de sa propre initiative et pour des raisons personnelles». Cette précision est d’autant plus importante qu’elle infirme l’hypothèse de l’enlèvement à Lausanne, qui, d’une part, aurait pu mettre dans l’embarras le gouvernement libanais qui aurait eu à se justifier d’un tel acte, et, d’autre part, aurait terni l’image d’une Résistance qui se veut nationale et qui refuse d’être assimilée au terrorisme international. «Il ne s’agit donc pas d’un rapt mais bel et bien de la capture d’un espion israélien», a encore précisé cheikh Nasrallah, démentant l’hypothèse selon laquelle il aurait été transporté, anesthésié, dans un avion de ligne iranien vers Beyrouth. Sur l’implication de pays tels que la Syrie et l’Iran qu’il a explicitement mis hors de cause, cheikh Nasrallah a déclaré «qu’aucune force régionale ou amie n’était au courant du piège que nous tendions». Quant au timing, à savoir que l’annonce du déroulement de l’opération coïncidait avec la tenue du sommet de Charm el-Cheikh, il s’agissait d’une «conséquence» et non d’un «objectif en lui même», a précisé le chef du Hezbollah. «Les détails de l’opération ont été annoncés après la vérification des données», a-t-il dit, en soulignant que cela a constitué en même temps un soutien moral à l’intifida à l’intérieur des territoires palestiniens, tout en créant la confusion parmi les Israéliens . Le déroulement de l’opération Pour en revenir aux faits, et toujours selon Nasrallah, «à partir de l’étranger, cet officier du Mossad est d’abord entré en conctact , par l’entremise d’un intermédiaire, avec un cadre du Hezbollah, proche d’un important dirigeant, pour tenter de l’enrôler. Celui-ci a averti sa direction qui l’a encouragé à maintenir le contact». Le service de sécurité du Hezbollah aurait alors établi un plan d’action en vue de lui tendre un piège. Après avoir refusé de rencontrer dans un pays européen l’agent israélien, et en posant comme condition préalable de se réunir directement avec lui et non plus par le biais d’un intermédiaire, le cadre du Hezbollah qui entre-temps continuait de jouer le jeu, est parvenu à convaincre cet «agent étranger» de venir au Liban pour recontrer un haut responsable du Hezbollah. Étant «citoyen d’un autre pays», l’agent du service israélien de renseignements s’est finalement décidé à venir au Liban en provenance de Bruxelles, en possession d’un faux passeport. «Il nous est apparu par la suite que cet agent opère dans le cadre du Mossad. Nous l’avons alors capturé. Elhanan Tannenbaum, de son vrai nom, habite avec sa famille à Tel-Aviv et a servi dans une unité d’artillerie qui a participé au bombardement de Beyrouth et de ses environs lors de l’invasion israélienne en 1982», a précisé le secrétaire général du Hezbollah. Cheikh Nasrallah s’est toutefois gardé de dévoiler des détails sur la mission de l’officier. Interrogé sur les revendications du parti portant sur un échange des otages, cheikh Nasrallah a fait savoir que l’objectif était d’œuvrer à obtenir la libération des détenus dans les prisons israéliennes et que cet officier a fait passer à quatre le nombre des militaires israéliens capturés par le Hezbollah. «Cependant, a-t-il dit, ce que nous réclamons véritablement, nous le ferons savoir par le biais des négociations et non par les médias». Cheikh Nasrallah a par ailleurs adressé un message aux familles des trois soldats prisonniers : «Votre gouvernement n’a pas encore œuvré d’une manière sérieuse pour récupérer vos enfants ou connaître leur sort. Il mise sur des pressions internationales pour obtenir des résultats sans contrepartie». «Il s’agit d’un pari perdu d’avance car nous pouvons attendre des années» a-t-il affirmé. Le secrétaire général du parti islamiste a en outre affirmé qu’aucune information sur le sort des soldats israéliens ne sera fournie sans contrepartie. Je.J.
«Le colonel israélien est un officier du Mossad qui tentait de noyauter le Hezbollah. Nous l’avons amené à venir au Liban suivant un plan bien conçu». C’est par cette révélation que le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, a inauguré hier après- midi sa conférence qui devait mettre fin à un suspense de 24 heures qui a entouré l’annonce de la...