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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERTS - À l’auditorium de l’UL – Sin el-fil Armen et Suzanne Ketchek : quand deux claviers s’accordent…

Reprise des concerts du Conservatoire national supérieur de musique avec un récital à deux pianos à l’amphithéâtre de la faculté de medecine dentaire – UL à Sin el-Fil. Aux claviers, Armen et Suzanne Ketchek, complices sur scène et mari et femme en ville. Au programme varié, éclectique mais à consonance plutôt arménienne, des pages de Bach – Vivaldi, Sviridov, Khatchadourian, Bizet, Saradjian, Mio et Babadjanian. Ouverture avec le concerto «arrangé» pour deux pianos de Bach-Vivaldi en 3 mouvements. Alternant un premier mouvement brillant et rapide à un second lent et grave pour finir en un troisième mouvement au début marqué par une attaque animée, voilà une délicieuse narration mêlant la voix rigoureuse du Kantor à celle plus «vénitienne» du prêtre roux. Rigueur et sensibilité d’une époque où le baroque brille de tout son éclat. Place à l’école russe avec Sviridov dont on a surtout retenu l’écriture tonale. On l’écoute ici dans une valse à la mélodie vivante et fraîche se déployant en virevoltantes phrases pleines de gaieté, telles de grandes rosaces épanouies. Toujours de l’école soviétique, encore une valse d’Aram Khatchadourian, ce compositeur né à Tiflis et attaché à l’art populaire de son Arménie natale avec des œuvres où domine l’élément rythmique avec de grandes envolées lyriques sur un air tourbillonnant. Et pour clôturer la première partie de ce programme, le prologue du quatrième acte de Carmen de Bizet dans des sonorités non orchestrales mais nouvelles où les deux claviers donnent toute l’intensité et la poigne d’un drame passionné avec en arrière-fond les «espagnolades» d’une corrida sanglante. Après l’entracte, retour aux atmosphères arméniennes avec une belle «suite» de Saradjian où les deux pianistes laissent couler au clavier toute l’âme du pays de Sayat-Nova avec des passages où transparaît l’esprit de folklore de la terre des Nairi. Changement d’atmosphère avec Mio et sa Braziliera pleine de rythmes, d’exubérance, de sensualité et de vivacité. On aurait presque dit qu’il y a là un air de fête à la Darius Milhaud… Pour finir, tout le brio, la fougue, la mélancolie et la bravoure de la Rhapsodie arménienne de Babadjanian au souffle puissant et impétueux, d’un vibrant nationalisme alliant admirablement lyrisme débridé et une certaine rêveuse nostalgie. Salve d’applaudissements d’un public ravi d’avoir l’occasion de mesurer les nuances et les beautés sonores de deux pianos aux accords habités, non seulement par cette belle et harmonieuse synchronisation de deux interprètes enthousiastes, mais aussi par un certain esprit de féérie qui effleure en touches légères l’ivoire des claviers. Edgar DAVIDIAN
Reprise des concerts du Conservatoire national supérieur de musique avec un récital à deux pianos à l’amphithéâtre de la faculté de medecine dentaire – UL à Sin el-Fil. Aux claviers, Armen et Suzanne Ketchek, complices sur scène et mari et femme en ville. Au programme varié, éclectique mais à consonance plutôt arménienne, des pages de Bach – Vivaldi, Sviridov,...