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Actualités - ANALYSE

Valse-hésitation et pléthore de ministrables

S’enlisera-t-on dans le bourbier des nominations ministérielles avant même la désignation du prochain Premier ministre ? C’est en tout cas ce que laisse supposer la liste des ministrables qui circule dans les milieux politiques et auprès de certains cercles officiels, mais également et surtout la valse-hésitation exécutée sous le thème de «quelle personne se verra octroyer quel maroquin». Ce qui a incité l’ancien Premier ministre Rafic Hariri à souhaiter une désignation une à deux semaines avant la formation du Cabinet. M. Hariri cherchait ainsi à éviter que la constitution du prochain gouvernement ne devienne la victime des noms avancés, des bazars politiques, du chantage et des conditions préalables posées de part et d’autre. Certains estiment que le fils de M. Murr succédera à son père au ministère de l’Intérieur en cas d’insistance de ce dernier, alors que d’autres avancent le nom de M. Walid Joumblatt en sa quadruple qualité de fils d’un ancien ministre de l’Intérieur, de ministre expérimenté, de leader d’un important bloc parlementaire et de spécialiste de la sécurité. Il est également question de M. Sleiman Frangié qui convoite depuis longtemps le ministère de l’Intérieur, mais se contenterait de celui de la Santé, quoique tous les indices soient favorables à une reconduction du mandat du Dr Karam Karam à la tête de ce ministère. De son côté, le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry s’est lancé dans le bazar de la distribution des maroquins et réclame que le ministère des Finances soit réservé aux chiites, avançant les noms de ses alliés Mohammed Abdel-Hamid Beydoun et Yassine Jaber alors que, normalement, ce portefeuille devrait revenir à M. Hariri ou au ministrable de son choix. Le ministère des Affaires étrangères a actuellement perdu une grande part de son importance précédente et le nom de M. Issam Farès est avancé dans une tentative de le renflouer et de lui restituer son rôle d’antan. Grâce à ses amitiés internationales et ses contacts influents aux États-Unis, M. Farès devrait pouvoir être à même de contribuer à cet objectif. Le nom du président de la commission parlementaire des Affaires étrangères Ali Khalil est également avancé pour ce ministère, au cas où ce dernier ne se verrait pas octroyer le ministère des Finances pour assurer l’équilibre entre les trois confessions majeures. M. Georges Frem se verrait octroyer le portefeuille des Ressources hydroélectriques si sa candidature aux Finances ne devait pas aboutir. M. Frem avait déjà été ministre des Ressources dans un précédent Cabinet Hariri sous le mandat Hraoui. Son refus de modifier sa politique en matière d’électricité et de ressources hydrauliques l’avait amené à démissionner à l’époque. Son éventuel retour à ce ministère soulève déjà les objections de certains cercles. La nomination d’un ministre de la Justice revêt une importance primordiale dans la perspective de replacer les poursuites judiciaires dans leur cadre juridique et les éloigner de toute considération d’ordre politique ou personnel. Il en va de même au ministère de l’Information eu égard à la réorganisation des médias et du domaine de la publicité. Les ministères de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie ne sont pas moins importants dans les circonstances actuelles pour assurer la relance de la vie économique et sociale dans le pays. La présence d’un ministre expérimenté est essentielle au Tourisme pour essayer de tirer profit des ressources du patrimoine national et assurer des rentrées constantes en devises étrangères au Trésor, tout en encourageant les hommes d’affaires à investir dans ce secteur. Pour toutes ces raisons, des sources politiques estiment qu’il n’est pas dans l’intérêt du pays que la formation du futur Cabinet devienne un objet de discorde et ouvre la voie aux bazars politiques, soit au niveau du choix des ministres, soit à celui de la distribution des maroquins. Cela, pour éviter que la valse-hésitation n’entrave la désignation ou que la crise de formation ne précède la désignation. Émile KHOURY
S’enlisera-t-on dans le bourbier des nominations ministérielles avant même la désignation du prochain Premier ministre ? C’est en tout cas ce que laisse supposer la liste des ministrables qui circule dans les milieux politiques et auprès de certains cercles officiels, mais également et surtout la valse-hésitation exécutée sous le thème de «quelle personne se verra...