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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - La glace est rompue entre Baabda et Koraytem Série de rencontres préparatoires en vue

À en croire les indications d’un officiel, les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri tiendront dans les prochains jours une bonne série de séances de travail pour préparer la formation du prochain Cabinet. Cette personnalité précise que la dernière entrevue a permis aux deux hommes de rompre la glace qui les séparait encore, en procédant à un test mutuel d’intentions, qui s’est avéré satisfaisant pour l’un comme pour l’autre. Durant ces 90 minutes d’entretien, chacun d’eux a brossé les grandes lignes de ses options propres, en manifestant une volonté de coopération maximale au titre de l’intérêt national bien compris. MM. Lahoud et Hariri, ajoute cette source, ont développé à cette occasion une analyse, sommaire mais similaire, des perspectives régionales et surtout des problèmes socio-économiques qu’affronte le pays et des moyens à mettre en œuvre pour le sortir de l’ornière. Pour conclure d’une même voix qu’une main seule n’applaudit pas, comme le dit l’adage populaire, et qu’il leur faudra travailler justement la main dans la main pour freiner la récession. Le loyaliste cité indique que lors de ce premier tête-à-tête, le président Hariri, prié d’exposer ses vues sur le volume et la composition politique du Cabinet qu’il serait appelé à diriger, a répondu qu’il ne s’était pas encore forgé des idées précises à ce propos. Ajoutant qu’il allait sans tarder réfléchir à ce tableau et qu’il pourrait sans doute fournir au chef de l’État un plan de vol détaillé lors de rencontres ultérieures. Selon les mêmes sources, le président Lahoud confirme qu’il n’a nulle intention de favoriser un quelconque système de partage d’influence dans la formation du Cabinet. Démentant formellement certaines spéculations politiciennes, le président de la République ajoute qu’il ne tentera pas de disposer d’une minorité de blocage (un tiers) au sein du Conseil des ministres. «Mais, précisent ses proches, en tant que régulateur des institutions comme de l’intérêt supérieur du pays, le président Lahoud veut pouvoir se sentir en confiance en ce qui concerne certains postes-clés ministériels. Il s’agit, nommément, de la Défense, de l’Intérieur, de l’Information et de la Justice. Il tient à ce que ces portefeuilles aillent à des ministres solides». Une façon à peine voilée d’avouer que la sécurité territoriale ou judiciaire ainsi que les libertés médiatiques resteront tenues à l’œil, sous supervision sinon sous contrôle. «Pour le reste, reprennent ces sources, M. Hariri pourra choisir. Notamment dans le domaine financier, économique ou de prestations sociales. Il nommera les ministres qu’il jugera compétents, compte tenu du fait qu’il sera directement responsable de la réussite ou de l’échec de l’État dans cet enclos». Et de rajouter, quand même, un souhait sous forme de conseil avisé : «Le président du Conseil pourrait avoir recours à des extraparlementaires, s’il ne trouve pas, pour les ministères techniques, les compétences nécessaires au sein de la Chambre». Quoi qu’il en soit, du côté des haririens, on laisse entendre que le milliardaire «a l’intention de mener une action de sauvetage économique fondée sur la réalisation de nombre de projets de développement importants. Qui seront financés par des assistances internationales et non par des emprunts. Ces travaux devaient redonner confiance à la population et attirer en même temps les investisseurs». Pour en revenir au créneau politique, des pôles réputés proches de la Syrie affirment qu’elle espère ne pas avoir à intervenir dans le processus de formation du Cabinet libanais, qui devrait être mené localement à bien sans encombre, sans entraves, sans litiges et sans bâtons dans les roues. C’est là, manifestement, une position de soutien à M. Rafic Hariri. D’ailleurs les mêmes sources fiables confirment que les dirigeants syriens «ont pavé la voie aux retrouvailles Lahoud-Hariri, en prodiguant de fermes conseils de détente et d’oubli des rancœurs comme des tensions provoquées par les élections». Ces personnalités ajoutent que «Damas estime qu’une parfaite harmonie doit régner entre Baabda et Koraytem. Car il est évident que l’Exécutif libanais devra être solidement soudé pour faire face à l’impopularité des mesures qu’il devra prendre pour traiter la crise socio-économique. D’autant que lorsque le Liban s’enfonce dans le rouge dans ce domaine l’économie syrienne s’en ressent. Le nouveau gouvernement, concluent ces sources, devra être également assez fort politiquement pour faire face aux développements régionaux qui s’annoncent cruciaux». Un indépendant note pour sa part que, «ce qui vaut pour les présidents, c’est-à-dire la nécessité d’une parfaite entente, vaut également pour tout le gouvernement. Il doit avoir les reins solides pour être en mesure de parer la grogne populaire que susciteront les mesures financières ou économiques, comme les privatisations, qu’il devra prendre. Seul, à notre avis, un Cabinet d’union nationale, où les principales forces politiques du pays seraient représentées, se montrerait à la hauteur». Mais c’est là une autre paire de manche et l’on ne sait pas si la conjoncture, plutôt tendue après le manifeste de Bkerké, permettra d’intégrer cette fois l’Est politique au gouvernement. É. K.
À en croire les indications d’un officiel, les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri tiendront dans les prochains jours une bonne série de séances de travail pour préparer la formation du prochain Cabinet. Cette personnalité précise que la dernière entrevue a permis aux deux hommes de rompre la glace qui les séparait encore, en procédant à un test mutuel d’intentions,...