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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-Iran - Kharazi rencontre Lahoud, Hoss et Berry et remet à Nasrallah un message d’Annan Prisonniers israéliens : l’Onu et l’Iran entrent en lice

Les négociations sur l’échange des trois soldats israéliens aux mains du Hezbollah libanais contre des prisonniers détenus en Israël ont pris hier une nouvelle dimension avec l’entrée en lice de l’Iran et du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi, qui est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi à Beyrouth en provenance de Damas, a discuté de la possibilité d’un échange de prisonniers avec M. Annan et le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah. M. Kharazi avait déclaré mercredi soir à Beyrouth que l’Iran souhaitait récupérer quatre Iraniens qu’il croit prisonniers d’Israël depuis les années 1980. Le Hezbollah s’était pour sa part déclaré prêt à accepter une médiation de M. Annan en vue d’un échange entre les soldats israéliens et des prisonniers en Israël. Dix-neuf Libanais, dont deux dirigeants chiites enlevés en 1989 et 1994 par des commandos israéliens pour servir de «monnaie d’échange» contre des soldats israéliens disparus au Liban, sont détenus en Israël. À l’issue de sa rencontre avec le chef de la diplomatie iranienne qui a eu lieu au siège de l’ambassade d’Iran à Beyrouth, M. Annan a confirmé qu’il «avait discuté de l’affaire» des quatre diplomates iraniens et «évoqué aussi» une médiation possible de sa part et qu’il allait «voir» ce qu’il pouvait faire. Pour sa part, M. Kharazi a indiqué avoir transmis au chef du Hezbollah un message du secrétaire général de l’Onu concernant les militaires israéliens capturés par la formation intégriste. M. Annan «m’a demandé de transmettre un message à sayyed Nasrallah, ce que j’ai fait» et le chef du Hezbollah «répondra à ce message par les canaux appropriés», a déclaré le ministre devant la presse à l’issue de son entretien avec sayyed Nasrallah. Il s’est toutefois refusé à dévoiler la teneur de ce message. M. Kharazi a ajouté qu’il avait demandé à M. Annan d’«obtenir des renseignements (auprès des Israéliens) sur les diplomates iraniens» disparus au Liban et «d’agir pour leur libération». Deux diplomates ainsi qu’un employé d’ambassade et un journaliste iranien avaient disparu en 1982 lors de l’invasion israélienne du Liban, au barrage de Barbara (Jbeil), tenu à l’époque par les Forces libanaises. Selon des sources chrétiennes, les quatre Iraniens auraient été tués alors que l’Iran affirme qu’ils avaient été livrés par les FL à Israël. Avant sa rencontre avec MM. Annan et Nasrallah, M. Kharazi avait été reçu par le chef de l’État Émile Lahoud à Baabda, à qui il a remis un message de son homologue iranien Mohammad Khatami portant sur le «soutien» de l’Iran au Liban. Des propos atténués M. Kharazi a déclaré par la suite que les conditions de la libération des trois militaires israéliens capturés par le Hezbollah dépendaient de ce dernier, atténuant une première déclaration à ce sujet. «Cela dépend du Hezbollah», a dit M. Kharazi en réponse à la presse qui lui demandait si l’Iran accepterait que seuls soient libérés les 19 Libanais détenus en Israël en échange des militaires israéliens. À son arrivée à Beyrouth, M. Kharazi avait déclaré que le Hezbollah voulait «la libération de tous les prisonniers et otages détenus par Israël». «En ce qui nous concerne, nous voulons la libération des quatre diplomates iraniens qui ont été kidnappés par Israël et qui sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes», avait-il ajouté M. Kharazi a d’autre part indiqué qu’il «ne savait pas si (le pilote israélien) Ron Arad est vivant et où il se trouve». Ron Arad, dont l’avion avait été abattu au-dessus du Liban en 1986, avait été capturé par le mouvement Amal. Le président de la Chambre et chef d’Amal Nabih Bery avait par la suite indiqué qu’Arad avait été remis aux Iraniens par des dissidents d’Amal. Israël estime qu’Arad est toujours vivant et veut utiliser les 19 Libanais qu’il détient pour obtenir des informations sur son sort et sur celui de trois autres militaires israéliens portés disparus au Liban depuis 1982. Par ailleurs, M. Kharazi a annoncé que l’Iran envisageait de convoquer une réunion ministérielle de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) pour soutenir les Palestiniens face à Israël. Le président iranien Mohammad Khatami, président en exercice de l’OCI, «envisage de convoquer une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OCI» pour soutenir l’intifada dans les territoires palestiniens, a déclaré M. Kharazi à la presse. La visite de M. Kharazi, annoncée mardi soir, est une initiative de Téhéran destinée à «renforcer la solidarité entre pays musulmans et particulièrement avec la Syrie et le Liban», avait déclaré M. Kharazi à son départ de Téhéran. Le ministre iranien avait demandé dimanche à M. Annan de «mettre en garde Israël contre toute menace» à l’encontre du Liban. Les États-Unis avaient indirectement approché Téhéran, par le biais de Paris et de Madrid, pour l’amener à calmer le jeu dans la région après la capture par le Hezbollah des trois soldats israéliens. Mais M. Kharazi a affirmé hier que ni la France ni l’Espagne n’avaient contacté l’Iran au sujet des trois militaires israéliens. Outre le chef de l’État, le ministre iranien a été reçu par le chef du gouvernement Sélim Hoss, ainsi que par M. Berry.
Les négociations sur l’échange des trois soldats israéliens aux mains du Hezbollah libanais contre des prisonniers détenus en Israël ont pris hier une nouvelle dimension avec l’entrée en lice de l’Iran et du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan. Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi, qui est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi à Beyrouth...