Solana demande la preuve que les soldats israéliens sont vivants

Comme tous les autres responsables et diplomates qui sillonnent en ce moment la région, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et la sécurité, Javier Solana, a manifesté un intérêt particulier pour le sort des trois soldats israéliens capturés samedi par le Hezbollah. Reçu successivement par le chef de l’État, le chef du gouvernement et le président de l’Assemblée nationale, M. Solana a expliqué qu’il était venu «voir ce que l’UE pouvait faire pour aider à réduire le niveau de la violence, faire baisser la tension et agir de sorte que le processus de paix puisse continuer». Il a par ailleurs demandé au président Émile Lahoud «une preuve» que les trois soldats israéliens capturés samedi par le Hezbollah sont vivants. «J’ai transmis au président nos préoccupations au sujet des trois soldats que nous souhaitons fortement voir vivants, et nous voulons une preuve qu’ils sont vivants», a déclaré M. Solana à la presse, qui avait à ses côtés l’émissaire de l’UE au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos. Précisant qu’il n’avait «malheureusement obtenu aucune réponse pour le moment» au sujet des soldats aux mains du Hezbollah, il a insisté sur le fait qu’avoir la réponse «serait un signal et contribuerait grandement à réduire la température» au Proche-Orient. On apprend cependant, de source proche de Baabda, que le chef de l’État a suggéré à M. Solana de demander à Israël la libération inconditionnelle des dix-neuf détenus libanais dans les prisons israéliennes . Le président Lahoud aurait souligné qu’un tel geste serait un bon «premier pas» vers un règlement de cette affaire . Cette information, considérée comme une forme d’enchères en vue de futures négociations, cadre bien avec la déclaration, samedi, du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, affirmant qu’il ne donnera aucune information «gratuite» au sujet des trois soldats capturés. Par ailleurs, le chef de l’État a réitéré, devant le représentant européen, la position du Liban au sujet du dossier régional. «Nous n’avons pas de mandat pour exercer une médiation, mais nous sommes bien entendu toujours intéressés», a encore affirmé M. Solana, après sa rencontre avec le chef de l’État. «L’essentiel est de connaître l’état de santé des trois soldats», a répété le représentant de l’UE, après un entretien avec le président du Conseil Sélim Hoss. Après avoir rencontré le président du Parlement libanais Nabih Berry, MM. Solana et Moratinos sont repartis le soir pour Amman, cinquième étape de leur tournée. Aujourd’hui, la délégation de l’UE doit se rendre à Damas.