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Actualités - CHRONOLOGIE

« On the Corner » de Miles Davis

Quand le Prince des Ténèbres promène sa noirceur cuivrée dans la rue, le jazz fricote sans retenue avec le funk. Son dernier chef-d’œuvre ? Avec Miles, c’est toujours demain. Comment dépasser, de toute manière, ici Birth of the Cool, là Kind of Blue, ailleurs encore, Sketches of Spain ou Sorcerer... En 1972, Miles n’est plus jazz. En apparence... Miles est funk, Miles se la joue funk... Mais ils ne sont pas si nombreux à y croire, à ce Miles-là. Récapitulons. En 1972, Sly Stone et Jimi Hendrix sont sur le devant de la scène. Miles Davis, qui leur voue une admiration profonde (allant même jusqu’à modifier radicalement son look), n’aime pas se sentir à l’écart. Sa réponse est fracassante : On the Corner. Un album inclassable, déroutant, inouï. Beaucoup se demandent si cette musique qui ne ressemble à aucune autre est encore du jazz. Miles s’en moque... Sa trompette wah-wah, mêlée aux guitares électriques et synthétiseurs vociférant, fait voler en éclats tous les préjugés, sur fond de transe funky et orientale. Trente ans après, cet album est devenu la référence ultime de toutes les sphères musicales créatives, sans bornes ni frontières. Attention : on n’entre pas comme ça dans ce disque, on ne digère pas si facilement une heure de folie fusionnelle, de «soli» déchirés, de pulsions dévastatrices, de cuivres, de peaux et de bois coagulés. Les beautés convulsives sont à ce prix : celui de la patience. Frisson : On the Corner est peut-être le dernier chef-d’œuvre de Miles Davis...
Quand le Prince des Ténèbres promène sa noirceur cuivrée dans la rue, le jazz fricote sans retenue avec le funk. Son dernier chef-d’œuvre ? Avec Miles, c’est toujours demain. Comment dépasser, de toute manière, ici Birth of the Cool, là Kind of Blue, ailleurs encore, Sketches of Spain ou Sorcerer... En 1972, Miles n’est plus jazz. En apparence... Miles est funk, Miles...