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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Sécurité routière - « La stratégie des 4 S » dans une conférence au centre Presse média de Jbeil Pour que nos jeunes cessent de mourir sur la route

Une approche globale du problème routier et des solutions stratégiques pour réduire les accidents a été développée à Jbeil, au cours d’un congrès organisé sur le thème de la sécurité routière par le centre Press média. Une conférence marquée par l’excellente intervention d’un spécialiste français, Renaud Degon, directeur d’un centre de presse en France, qui a développé «la stratégie des 4 S» : sécuriser, surveiller, savoir et s’impliquer. Pour le conférencier, le premier «S», celui de la sécurisation, consiste à donner aux automobilistes un réseau sûr. Cet objectif est fonction du budget. Creuser des tunnels lui paraît être la meilleure approche de la sécurité des croisements, mais cette approche est chère. Et de proposer la solution économique, celle qui convient à des pays comme le Liban, c’est à dire la multiplication des feux de signalisation (à réglage en fonction du flux), et des ronds-points. Le second «S», celui de la surveillance est tout aussi nécessaire, explique le spécialiste français, qui souligne que «l’absence de répression tue» et que «rien ne sert de multiplier les feux rouges, si n’y a pas assez d’agents de surveillance ou d’équipements de surveillance (flashage quand on passe au rouge)». Sans surveillance, explique M. Degon, les conducteurs qui provoquent des accidents n’ont pas l’impression qu’ils risquent de perdre quelque chose. Le spécialiste propose notamment la création d’un permis à points, la perte d’une certaine quantité de points entraînant une suspension provisoire du permis de conduire. Surveiller, ajoute-t-il, c’est aussi contrôler la qualité des véhicules. Ainsi, un contrôle technique obligatoire à chaque vente d’un véhicule de seconde main rendrait le parc automobile plus sûr. Troisième «S», le savoir. L’idéal serait d’éduquer les jeunes à la conduite automobile avant qu’ils ne conduisent. Pour le faire, deux conditions sont nécessaires : une mobilisation des professeurs – qui doivent y croire – de conduite auto, et une réforme en profondeur du système des auto-écoles au Liban. M. Degon propose l’introduction des normes de sécurité routière dans les écoles, à partir des classes de 5e et de 4e, y compris avec des formes de travaux pratiques et des visites aux carrefours routiers ou sur les lieux d’accidents. Nuit, alcool et vitesse Il s’agit enfin, quatrième «S», de s’impliquer. L’une des conditions de la réussite d’une campagne de sécurité routière, c’est de responsabiliser le conducteur. Ce dernier doit mesurer les dangers qu’il faut courir aux autres et à ses propres passagers. Les statistiques sont formelles : ce sont les jeunes qui font le plus d’accidents. L’équation est souvent d’une simplicité éloquente : nuit, alcool et vitesse, c’est l’alchimie de la mort. Les jeunes, affirme le conférencier, se sentent souvent «invulnérables» et développent la mentalité que les contraventions n’existent que pour faire gagner de l’argent à l’État. C’est donc toute la relation des particuliers avec l’État qui doit être revue, et une nouvelle psychologie de cette relation qui doit être développée. En France, a déclaré M. Degon, la campagne de sensibilisation des jeunes aux dangers de la route n’a fait mouche, parmi les jeunes, que lorsqu’on l’a axée sur les risques de mort qu’ils font courir à leurs amis. C’est uniquement par ce biais que les jeunes peuvent devenir prudents et responsables. Et M. Degon de conclure en assurant que c’est uniquement par la conjonction de ces quatre angles d’attaque que les automobilistes cesseront de penser qu’à bord de leur voiture, ils sont comme des seigneurs dans leurs châteaux forts. Le rôle de l’État dans ce domaine est crucial, conclut M. Degon, et les effets de sa politique de sécurité routière en seront d’autant plus amplifiés que les ministères concernés créeront un lien interministériel. En effet, sécuriser dépend du ministère des Travaux publics et du Transport, surveiller du ministère de l’Intérieur, savoir du ministère de l’Éducation et s’impliquer du ministère de l’Information.
Une approche globale du problème routier et des solutions stratégiques pour réduire les accidents a été développée à Jbeil, au cours d’un congrès organisé sur le thème de la sécurité routière par le centre Press média. Une conférence marquée par l’excellente intervention d’un spécialiste français, Renaud Degon, directeur d’un centre de presse en France, qui a...