Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Boueiz : « L’État doit se saisir du dossier des relations avec Damas »

La polémique qui oppose depuis un certain temps partisans et adversaires du retrait des troupes syriennes du Liban s’est poursuivie hier. À Bkerké où il a rencontré le patriarche maronite, l’ancien ministre Farès Boueiz estime que l’État doit se saisir, «sans aucun retard», du dossier des relations libano-syriennes, alors que le président du Rassemblement pour la République (RPR), le Dr Albert Moukheiber, appelle le président syrien Bachar el-Assad à retirer ses troupes du Liban. Dans le même temps, les «partis chrétiens» dénoncent «les propos insultants de ceux qui se sont érigés en tuteurs des Libanais». Les «forces et partis libanais» continuent, quant à eux, d’accuser ceux qui réclament le départ des troupes syriennes de «comploter en faveur des plans israélo-américains». Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a reçu hier l’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz avec qui il s’est entretenu de la situation qui prévaut sur les plans politique, économique et social. À sa sortie de Bkerké, M. Boueiz a déclaré que le sujet des relations libano-syriennes avait figuré à l’ordre du jour de la réunion. Prié par les journalistes présents de donner son opinion sur les diverses réactions suscitées par ce dossier, M. Boueiz a estimé qu’il était naturel que Mgr Sfeir soulève le sujet des relations libano-syriennes et se fasse l’écho du point de vue de nombreux Libanais qui aspirent à voir l’État rétablir la souveraineté nationale et instaurer la sécurité. Néanmoins, a-t-il ajouté, «il est nécessaire que l’État manifeste la volonté et la capacité de s’occuper de ce dossier sur le double plan politique et sécuritaire. Cette affaire doit être traitée avec le sérieux qu’elle mérite, loin de toute démagogie ou surenchère et dans un climat de confiance totale entre les deux pays. Une révision des relations bilatérales, engagée dans un climat de confiance et de compréhension réciproques, ne peut être qu’à l’avantage du Liban». M. Boueiz a conclu en invitant l’État à se saisir du dossier des relations libano-syriennes «sans aucun retard» et à assumer ses responsabilités, estimant que Mgr Sfeir avait «éloigné cette affaire de toute surenchère possible». De son côté, dans une déclaration faite à la chaîne de télévision LBC, le député Nassib Lahoud a appelé le président de la Chambre Nabih Berry à poursuivre son initiative «nationale et historique», sans se laisser arrêter par les réactions négatives. Moukheiber : Des appréhensions fondées Commentant les récentes déclarations du ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, le président du RPR, le Dr Albert Moukheiber, a rappelé qu’à l’issue du retrait israélien, il avait invité le président syrien Bachar el-Assad à retirer ses troupes du Liban de peur que leur maintien ne devienne un «sujet de discorde entre les deux pays». Dans un communiqué publié hier, le Dr Moukheiber estime que ses appréhensions étaient fondées puisque «la polémique a dépassé le niveau du simple citoyen pour atteindre les hauts responsables des deux pays». «M. Chareh a défendu le maintien de la force militaire syrienne au Liban en affirmant qu’elle ne s’y trouve pas pour faire face aux besoins du Liban, mais en vertu des droits qu’accorde à la Syrie une clause de l’accord de Taëf. Cette clause stipule que le Liban ne saurait permettre l’usage de son territoire à aucun pays ou organisation hostile à la Syrie et vice versa. Nous demandons donc à M. Chareh de nous indiquer ce qui, dans le texte de cette clause, accorde à la Syrie le droit de maintenir son armée au Liban», poursuit le communiqué. Pour ce qui est de la présence des troupes syriennes au Liban, le président du RPR rappelle qu’elles y sont entrées pour «protéger la résistance palestinienne, selon les dires de feu le président syrien Hafez el-Assad». «Quant aux Libanais qui demandent au président Bachar el-Assad de retirer son armée, ils ne sont mus que par leur patriotisme et leur souci de préserver leur indépendance et leur liberté. Nous sommes convaincus que le président qui a fermé la prison de Mazzé pour la transformer en faculté d’histoire ne peut que chercher à sauvegarder les droits de ses voisins et à retirer son armée du Liban», conclut le communiqué du RPR. Triple dénonciation Le comité de coordination groupant le Parti national libéral (PNL), le Courant patriotique libre (CPL) et les Forces libanaises (FL) a lancé un appel à «un dialogue national libre et sincère». Dans un communiqué publié hier, le comité de coordination estime qu’un «dialogue national libre et sincère, refusant tous les tabous et n’excluant aucune partie, est l’unique moyen d’aboutir à un réel projet de salut public basé sur les constantes nationales». Le communiqué dénonce «les prises de position négatives de ceux qui se sont érigés en tuteurs des Libanais et le langage injurieux et menaçant du discours politique adopté par ceux qui ont assumé la défense de la Syrie et la justification de sa présence militaire au Liban». «Les récents développements survenus dans la zone frontalière nous incitent à interroger les responsables sur ce qu’ils ont accompli au niveau de la restitution des hameaux de Chebaa et par voie de conséquence à leur demander quelles sont les raisons qui les empêchent de former une commission conjointe avec la Syrie en vue d’étayer, à l’aide des documents nécessaires, la reconnaissance syrienne de l’appartenance libanaise de ces hameaux», poursuit le communiqué. En conclusion, les trois partis réclament le déploiement de l’armée libanaise à la frontière avec Israël «dans le cadre de sa mission naturelle qui consiste à protéger la patrie et ses fils». Tout en se déclarant convaincus de l’appartenance libanaise des hameaux de Chebaa, ils mettent en garde contre les dangers qui pourraient découler d’une confrontation avec les Nations unies et contre les risques d’une éventuelle guerre régionale. De son côté, le Bureau central de coordination nationale (BCCN) estime que le ministre syrien des Affaires étrangères a «fermé la porte au dialogue» au moment où l’initiative du président de la Chambre Nabih Berry avait contribué à créer une atmosphère positive dans le pays. Le communiqué du BCCN dénonce, lui aussi, «les propos injurieux tenus contre l’une des plus hautes instances religieuses» et soulève la question des Libanais détenus en Syrie. Enfin, les «forces et partis libanais» voient dans toutes ces prises de position une «tentative de profiter de la crise sociale et économique pour assurer la réussite des plans israélo-américains». Un communiqué publié hier insiste sur l’importance de «l’unité du destin» qui lie le Liban à la Syrie et qui «n’admet aucun compromis».
La polémique qui oppose depuis un certain temps partisans et adversaires du retrait des troupes syriennes du Liban s’est poursuivie hier. À Bkerké où il a rencontré le patriarche maronite, l’ancien ministre Farès Boueiz estime que l’État doit se saisir, «sans aucun retard», du dossier des relations libano-syriennes, alors que le président du Rassemblement pour la...