Décalage

 Le déphasage actuel entre la politique d’ouverture syrienne et l’intransigeance libanaise à l’égard de l’opposition est remarquable. Alors que le président Bachar el-Assad recevait mardi l’un des chantres du redéploiement de l’armée syrienne dans le pays, Fouad Boutros, (et tout porte à croire que les deux hommes en ont débattu) le chef de l’État Émile Lahoud insistait le jour même sur le fait que cette affaire était du seul ressort des autorités et qu’elle ne souffrait donc aucune discussion. Comment expliquer ce décalage alors que les rapports syro-libanais se sont toujours caractérisés par «une coordination» sans faille ? La visite aujourd’hui de Nabih Berry au patriarche Nasrallah Sfeir est sans doute d’inspiration syrienne et constituerait un premier pas sur la voie du dialogue. Le pouvoir exécutif persistera-t-il tout de même à camper sur ses positions ? José JAMHOURI