Société Générale : Nous refusons d’inciter le consommateur à s’endetter trop facilement

 À la Société Générale Libano-Européenne de Banque, trois formules de prêts rencontrent actuellement un grand succès auprès de la clientèle, car elles répondent aux besoins les plus essentiels : le prêt logement dont le remboursement peut être étalé sur 15 ans, celui pour l’achat d’une voiture et le prêt personnel, qui varie de 2 000 à 15 000 dollars et dont le remboursement peut être échelonné sur 36 mois, explique Roger Saghbini, adjoint de direction à la banque. Nous travaillons de plus sur le lancement d’un nouveau prêt destiné aux jeunes. Mais nous ne pensons pas en développer d’autres, à l’heure actuelle, reprend M. Saghbini, pour ne pas inciter le consommateur à s’endetter trop facilement. Ces prêts que nous proposons sont déjà assez difficiles à gérer, vu la situation de la majorité des gens. Car, explique-t-il, 20 à 40 % de la population sont aujourd’hui touchés par la crise économique. Et cela se ressent dans les remboursements des prêts. En effet, nombreux sont ceux qui ne paient pas leur traite à temps, mais s’en acquittent après un mois voire deux de retard. Même les clients qui, au départ, avaient un bon dossier, ont aujourd’hui des difficultés à rembourser leur dette, déplore M. Saghbini. Le problème réside dans le fait que le Libanais vit souvent au-dessus de ses moyens et qu’il contracte plusieurs petits prêts à la fois, s’endettant d’un peu partout, ce que la banque n’est pas en mesure de vérifier. Ce phénomène existe depuis le milieu de l’année 1998 et touche une grande partie du secteur bancaire, et vu notre grande flexibilité, nous tentons de trouver, dès le troisième mois de retard, une solution à l’amiable avec notre client, poursuit Roger Saghbini, car notre but est réellement de l’aider. Et de constater que si les demandes de prêts ont enregistré un boom entre les années 1995 et 1998, elles ont, aujourd’hui, nettement diminué, car les gens réfléchissent et font leurs comptes avant de demander des prêts, alors que les banques sont de plus en plus prudentes, exigeant plus de garanties. À la Société Générale Libano-Européenne de Banque, on est, certes, plus flexible pour les garanties relatives aux petits prêts. Mais en règle générale, la stabilité de l’emploi, la réputation de l’employeur et celle de l’emprunteur, de même que le niveau de revenu de ce dernier sont des conditions primordiales. Quant au remboursement du prêt, il ne doit jamais dépasser 30 % du revenu mensuel, prévient M. Saghbini et, pour le prêt personnel, 25 % de ses rentrées.