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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL DU FILM EUROPÉEN - Sélection officielle au Festival de Cannes 2000 « Harry, un ami qui vous veut du bien » : du suspense saupoudré de rire grinçant...

Un couple et leurs trois petites filles en voiture, sur la route des vacances. L’ambiance est exacerbée : les embouteillages, la chaleur, les chamailleries des enfants, qui s’agitent et donnent des coups de pied dans le dossier du conducteur…. Dès l’ouverture du film, le ton est donné : une situation on ne peut plus banale, greffée d’un mélange de tension et d’humour. Un mixage savamment dosé qui fait de Harry, un ami qui vous veut du bien (112 minutes et deuxième long-métrage ), du réalisateur franco-allemand Dominik Moll, un suspense subtil, mais aussi une comédie grinçante. Pour Michel (Laurent Lucas) et Claire (Mathilde Seigner), les vacances s’annoncent difficiles. Leur maison de vacances en chantier leur pose un tas de problèmes. Leurs filles sont énervées et énervantes. Eux sont fatigués. Une combinaison d’éléments stressants qui déboucheraient sur une situation explosive sans l’intervention de ce Harry (Sergi Lopez) plein de bonnes intentions. Étrange Harry… Copain de lycée de Michel, perdu de vue depuis une vingtaine d’années, il déboule sans crier gare dans la vie de ce couple somme toute «ni heureux ni malheureux, mais débordé et fatigué». Harry a une tête plutôt sympathique. Et, beaucoup d’admiration pour le «talent d’écrivain de Michel». Cette fascination, a été déclenchée par un poème de ce dernier publié dans le journal du Lycée. Vingt ans plus tard, Harry «croit» toujours en Michel et décide de tout faire pour le pousser à reprendre la plume. Harry agit par pur altruisme. Mais cet esprit généreux ne prend pas avec Claire qui reste méfiante. À juste titre, car les événements vont prouver que «l’ami» est prêt à tout, absolument tout, le meilleur comme le pire, pour faire le bonheur de Michel. Du décalage, de l’humour contrebalancent l’atmosphère inquiétante, la tension qui règne tout le long de ce polar, où la violence est suggérée. Pas de scènes sanguinolentes donc, pas de jeu exacerbé, mais un mélange d’inquiétude latente, de non-dits qui font imaginer le pire. Après Intimité, une chronique sentimentale qu’il avait écrite et réalisée en 1993, Dominik Moll propose là encore un film qui pose des interrogations sur la complexité des rapports humains : les effets de l’ingérence d’un tiers dans un couple et ces choses parfois si anodines qui peuvent déclencher la fascination d’une personne pour une autre. Le film aborde aussi la question de la perte de la liberté individuelle, de ce qu’il en coûte de faire des enfants et des angoisses que cela entraîne. Parti sur des bases hyperréalistes (les vacances banales d’un couple avec trois enfants en bas âge), Harry, un ami qui vous veut du bien déborde progressivement vers une ambiance surréaliste qui fait décoller l’imaginaire. Un procédé qui s’appelle tout simplement du cinéma ! Z.Z.
Un couple et leurs trois petites filles en voiture, sur la route des vacances. L’ambiance est exacerbée : les embouteillages, la chaleur, les chamailleries des enfants, qui s’agitent et donnent des coups de pied dans le dossier du conducteur…. Dès l’ouverture du film, le ton est donné : une situation on ne peut plus banale, greffée d’un mélange de tension et d’humour....