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Actualités - ANALYSE

Plaidoyer pour le maintien des troupes syriennes

Selon certains observateurs, il est temps que les autorités engagent avec les leaders politiques et spirituels qui réclament un redéploiement des forces syriennes au Liban un dialogue en prévision de leur retrait définitif. L’objectif de ce dialogue serait de persuader ces parties de la nécessité d’une telle présence car les qualificatifs de «nécessaire, légale et provisoire» qui lui sont attribués ne sont pas suffisamment convaincants. C’est du reste la meilleure façon de désamorcer la polémique qui commence à faire son chemin dans la rue. Et si le pouvoir ne veut pas d’un tel dialogue, pour des raisons qui lui sont propres, rien ne l’empêche d’entamer des pourparlers avec Damas en vue de traiter la question de la présence de ses troupes au Liban, dans l’espoir d’aboutir à un consensus libanais à cet égard. En faisant preuve de transparence, on éliminerait toute ambiguïté susceptible d’alimenter les suspicions des uns et des autres. Ces mêmes observateurs estiment en outre que l’armée syrienne est entrée dans le pays avec une mission bien déterminée, qu’elle a d’ailleurs réalisée. Il convient aujourd’hui de définir les nouveaux objectifs qui nécessitent encore sa présence. N’est-ce pas là le meilleur moyen de mettre fin à la polémique empoisonnée qu’elle suscite ? À terme, en effet, une telle situation pourrait se répercuter dangereusement sur l’unité des rangs internes et sur les fondements de la coexistence dans le pays. Le patriarche maronite a tenu à soulever la question de la présence syrienne en toute liberté et démocratie, en évitant toutefois de recourir à la violence ou même aux manifestations qui risqueraient fort d’être manipulées par les ennemis du Liban. Le but du cardinal Nasrallah Sfeir est de clarifier les choses à ce niveau. Ses proches s’interrogent sur les raisons du maintien des troupes syriennes dans le pays : est-ce pour protéger les hommes au pouvoir de leurs adversaires ? Pour veiller à l’unité des Libanais ou encore aux relations privilégiées entre Beyrouth et Damas ? La Syrie a pourtant réussi à établir au Liban un pouvoir qui lui est allié. En principe, elle n’a donc aucune raison d’y maintenir une présence militaire, sauf si elle doute de la loyauté de celui-ci ; auquel cas, la relation entre les deux pays serait bâtie, non pas sur l’amitié et sur la fidélité, mais sur le mensonge et la peur. Il est en outre inadmissible de prétendre que les développements survenus après l’accord de Taëf ont rendu obsolète la clause concernant le redéploiement de l’armée syrienne au Liban. En effet, cette clause fait partie d’un tout, et s’il y a de fait des événements qui justifient sa non-application, un dialogue doit être amorcé au Parlement et avec les forces vives du pays pour aboutir à un accord à ce sujet. Une faction ne peut à elle seule décider d’ajourner l’exécution de la clause du redéploiement alors que celle-ci a été le fruit (à Taëf) d’un consensus entre toutes les parties. De même, ni le gouvernement, ni la Chambre des députés ne sont habilités à prendre seuls une décision à cet égard car, à Taëf, des États arabes et étrangers se sont portés garants de l’application de l’accord. Émile KHOURY
Selon certains observateurs, il est temps que les autorités engagent avec les leaders politiques et spirituels qui réclament un redéploiement des forces syriennes au Liban un dialogue en prévision de leur retrait définitif. L’objectif de ce dialogue serait de persuader ces parties de la nécessité d’une telle présence car les qualificatifs de «nécessaire, légale et...