Le timbre libanais au Goethe Institut

 À l’occasion de la fête de l’Indépendance, le Gœthe Institut de Beyrouth (Manara) présente, jusqu’au 24 novembre, la collection complète de timbres libanais appartenant à Chafic Taleb. Ce philatéliste passionné a réuni patiemment 291 émissions de timbres qui vont de 1924 (à l’époque du mandat français et portant la mention de Grand-Liban) jusqu’à l’an 2000. Cette exposition particulière a le mérite de retracer les grandes lignes de l’histoire du Liban à travers les timbres émis à chaque occasion importante. Que ce soit lors de la proclamation de l’Indépendance en 1943 (dix timbres originaux paraphés de la signature du président Béchara el-Khoury) ou pour marquer la tenue de congrès importants (celui mondial de la soie en 1930 ; la semaine médicale à la faculté française en 1938, illustrée par une vue du bâtiment de la rue de Damas, à l’époque, etc.) ou encore à l’occasion de l’inauguration de l’Aéroport international de Beyrouth en 1952, puis celle de la Cité sportive en 1957, la visite du pape Paul VI en 1965, les moments forts du Festival de Baalbeck, l’élection de Georgina Rizk Miss monde en 1971, etc. Il est toutefois regrettable de constater que les timbres émis durant les années de guerre et d’après-guerre ont perdu la qualité esthétique qui caractérisait les plus anciens. Parmi les plus récents : des tirages à l’effigie des présidents Gemayel et Hraoui, un spécial visite du pape Jean-Paul II... Et dans un coin de l’exposition, un échantillonnage de timbres ottomans utilisés (de 1863 à 1918) par les Postes de Beyrouth, Saïda, Tyr, etc. Ainsi qu’une émission spéciale des Postes françaises en 1942 marquant la victoire au Levant des Forces françaises libres sur celles du gouvernement de Vichy. Un panorama historico-économique et social intéressant. Qui vaut la peine du déplacement. Z.Z.