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Actualités - ANALYSE

Beyrouth réfute point par point la thèse de l’Onu

Commentant la demande onusienne d’un déploiement de l’armée libanaise à la frontière sud, pour y mettre un terme aux désordres et écarter le Hezbollah, une source diplomatique locale développe l’argumentation suivante : «– Les transgressions sont le fait d’Israël, qui viole régulièrement les frontières terrestres mais aussi les eaux territoriales et l’espace aérien libanais. Les forces israéliennes ouvrent le feu, porte de Fatmé, sur de pacifiques manifestants qui n’ont d’autres armes que des cailloux. En foulant aux pieds l’accord conclu à la suite de l’établissement de la ligne bleue et d’un manifeste officiel du secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan. – Le communiqué du Conseil de sécurité indique qu’il y a eu «de sensibles progrès dans l’application de la 425». Ce qui sous-entend que cette résolution n’est pas complètement concrétisée. En effet, comme le Liban ne cesse de le répéter, l’occupant ne s’est pas retiré derrière les frontières reconnues internationalement. Il a certes évacué la plupart des territoires occupés, mais garde la main sur des portions notables, comme Chebaa. – Le gouvernement libanais se voit prié d’étendre son autorité effective sur toutes les zones libérées, pour en assumer la responsabilité internationale pleine et entière. Mais une telle demande ne concorde pas avec les dispositions de la 425. Cette résolution stipule seulement que «la Force intérimaire a pour mission d’aider le gouvernement libanais à assurer la réinstauration de son autorité de fait dans la région». En précisant, ce qui est essentiel, que cela doit se faire «après que l’on se fut assuré du retrait des forces israéliennes et du retour de la paix comme de la sécurité internationales». Or, les forces israéliennes ne se sont pas encore retirées ni de Chebaa ni au-delà des frontières reconnues internationalement, la ligne bleue de l’Onu n’étant que le décalque de la ligne d’un retrait israélien, qui est loin de respecter le tracé de 1923. C’est donc seulement lorsque la restitution sera totale que la mission de la Finul, à savoir le rétablissement de la sécurité internationale, commencera et que l’on pourra demander au Liban de déployer son armée à la frontière. C’est ce qu’induisent les propos du chef de l’État, le général Émile Lahoud, quand il indique que l’armée ne sera envoyée qu’après la paix, et non sous un régime de poursuite de l’état de guerre entre le Liban et Israël. – M. Kofi Annan met en garde, dans le rapport présenté au Conseil de sécurité, sur le danger de voir le Liban se transformer en champ de bataille pour les conflits des autres. Un tel avertissement doit être adressé à Israël, auteur de violations terrestres, maritimes et aériennes du territoire libanais. Alors que le Liban, pour sa part, préserve le calme et la sécurité au Sud, en veillant à ce qu’aucune partie ne lance contre le territoire israélien des attaques qui serviraient de prétexte à des représailles. Ainsi, les autorités libanaises ont interdit aux éléments armés palestiniens d’agir à travers les frontières contre Israël. Tout ce qui se produit, ce sont de petites manifestations aux portes, avec des slogans et des jets de pierres sur les soldats israéliens retranchés de l’autre côté. Les autorités libanaises s’efforcent d’ailleurs actuellement, en accord avec la population de la région et avec la résistance, de mettre fin à ces rassemblements. Car ils peuvent être manipulés par des provocateurs, chargés de provoquer des incidents devant servir de prétexte à Israël pour faire exploser la situation. – Enfin, le but requis étant le maintien de l’ordre, ce que le Liban assure de fait, qu’importe l’instrument ? Pourquoi le Conseil de sécurité insiste-t-il sur l’envoi de l’armée ? Son déploiement risquerait de susciter un surcroît de problèmes, du fait d’Israël ou d’éléments armés qui tenteraient de provoquer les unités libanaises». Cela étant, malgré les avertissements de l’Onu, qui laisse entendre qu’au lieu de porter les effectifs de la Finul à 8 000, il compte les réduire, cette source de Beyrouth pense que «le renouvellement du mandat se fera normalement, à l’ombre d’une situation de terrain tout aussi normale et calme. Le volume des contingents restera pour sa part tributaire des développements. Si la paix sur le volet jumelé syro-libanais est signée l’an prochain, les Casques bleus seraient reconduits une fois ou deux au plus, car l’État libanais pourrait alors rétablir son autorité au Sud par le truchement de ses forces propres». Émile KHOURY
Commentant la demande onusienne d’un déploiement de l’armée libanaise à la frontière sud, pour y mettre un terme aux désordres et écarter le Hezbollah, une source diplomatique locale développe l’argumentation suivante : «– Les transgressions sont le fait d’Israël, qui viole régulièrement les frontières terrestres mais aussi les eaux territoriales et l’espace...