Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Relance - Les organismes économiques satisfaits du plan d’action du gouvernement Hariri : « Nous œuvrons à long terme pour régler la crise économique »

Les projets et les initiatives envisagés par le gouvernement pour initier une relance économique sont favorablement accueillis dans les milieux économiques où l’on croit fermement qu’ils sont susceptibles de sortir le pays du marasme dans lequel il est plongé depuis des années. Mais selon le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, il ne faut pas espérer un changement radical à ce niveau dans un proche avenir. «Nous œuvrons à long terme pour régler la crise économique. Nous essayons de trouver, pour le pays, une fonction (économique) qui commande l’adoption de décisions qui seraient à l’origine de pertes à court terme mais qui généreront des profits à long terme». Le chef du gouvernement a tenu ces propos lors de l’ouverture d’une session de formation sur l’arbitrage puis devant une délégation des représentants des organismes économiques qu’il a reçue au Sérail. Au siège de l’Ordre des ingénieurs et des architectes où la session de formation a lieu, ce sont de divers sujets économiques et juridiques s’inscrivant dans le cadre du programme d’action de son équipe que M. Hariri a soulevés. Sur le plan économique, il a indiqué que les problèmes qui se posent seront résolus progressivement. «Nous entreprenons une série de démarches et nous sommes actifs dans toutes les directions. Si quelqu’un pense qu’on a omis une direction déterminée, qu’il nous le dise. Il aurait peut-être raison et nous tiendrons compte de son point de vue. C’est là l’une des principales caractéristiques du système démocratique. Nous songeons sérieusement à réduire les taxes douanières. On a dit que cette mesure débouchera sur une décroissance des recettes de l’État. C’est vrai. Mais nous travaillons à long terme et non pas à court terme. Nous essayons de trouver une fonction précise au pays. Cela commande l’adoption de décisions qui pourraient être à l’origine de pertes à court terme mais générer des profits à long terme», a-t-il dit. Il a cité ainsi l’exemple de la politique de ciel ouvert, récemment adoptée en Conseil des ministres. «La MEA accumule les pertes depuis des années et c’est la société libanaise qui les subit. Donnons à cette compagnie une nouvelle possibilité pour pouvoir réaliser des profits qui couvriront ces pertes. À mon avis, si le mouvement de voyageurs se développe (en direction du Liban), cela favorisera la concurrence et la MEA aura une meilleure opportunité pour accroître le nombre de ses vols». Concernant la baisse des taxes douanières, M. Hariri a reconnu que cette mesure réduira les recettes de l’État, mais seulement «si la situation demeure inchangée». «Les tenants de cette thèse supposent que le marasme persistera, mais cela ne se produira pas, à moins que la conjoncture demeure telle qu’elle est actuellement. Une décision doit être prise pour briser l’étau qui se resserre autour de nous. Nous pouvons le faire en augmentant nos recettes et en favorisant la croissance. Nous cherchons à développer le volume de l’économie, ce qui commande une série de mesures qui commencent par la politique de ciel ouvert, avec des facilités au niveau de l’octroi de visas, et par la réduction des taxes douanières». Selon le chef du gouvernement, la nouvelle loi sur les douanes sera à l’origine d’«une révolution» dans le monde des douanes libanaises. «Grâce à elle, a-t-il dit, le Liban ressemblera aux pays européens en ce qui concerne les facilités douanières, qui déboucheront en définitive sur un relèvement du volume des échanges (commerciaux), lequel entraînera à son tour une augmentation des recettes de l’État». Appui des secteurs économiques C’est à peu près le même discours que M. Hariri a tenu au Sérail devant la délégation de représentants des organismes économiques, conduite par le président de la Fédération des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture au Liban, M. Adnan Kassar. L’entretien s’est déroulé en présence des ministres des Finances Fouad Siniora, de l’Économie et du Commerce Bassel Fleyhane, de l’Industrie Georges Frem et du ministre d’État M. Michel Pharaon. Au terme de l’entretien, M. Kassar a annoncé que la délégation a remis au chef du gouvernement un document de travail dans lequel les organismes économiques détaillent les mesures qu’ils jugent nécessaires pour une relance. «Nous étions satisfaits de l’exposé du chef du gouvernement. Nous avons senti qu’une action sera initiée pour mettre en branle un processus devant déboucher sur un changement de la situation actuelle. Je peux dire que la réunion était bonne sans entrer dans les détails, parce que de nombreux sujets ont été soulevés. Mais nous en sommes sortis très optimistes», a déclaré M. Kassar, jugeant nécessaire que le secteur économique soutienne le gouvernement pour lui permettre d’accomplir sa mission. Prié de dire s’il s’attend à ce que les projets du gouvernement donnent dans un délai déterminé des résultats tangibles, M. Kassar a répondu : «Ce que nous avons entendu nous a donné de grands espoirs. Nous soutenons les initiatives du Cabinet. L’important est de voir comment elles seront concrétisées. Nous aurons des réunions régulières avec les ministres des Finances, de l’Économie et de l’Industrie. Nous collaborerons avec le secteur public et l’État pour que l’action (du gouvernement) soit couronnée de succès». Reste le volet relatif à la justice. Il a été principalement abordé par M. Hariri durant l’ouverture du séminaire sur l’arbitrage. Représentant le bâtonnier Michel Liyan, l’ancien président de l’Ordre des avocats, Me Raymond Eid, et le président de l’Ordre des ingénieurs, M. Samir Doumit, ont tous deux mis l’accent sur le fait qu’une justice indépendante favorise les investissements. M. Eid a notamment estimé que le Conseil supérieur de la magistrature doit être doté de prérogatives, notamment en ce qui concerne les permutations judiciaires. Plus important encore, le CSM, a-t-il dit, doit être «protégé contre les interventions politiques de sorte à ce que ni son président ni ses membres se sentent menacés durant l’exercice de leurs fonctions». Répondant ensuite à une question en ce sens, M. Hariri a indiqué : «La loi libanaise donne dans une large mesure de l’autonomie à la justice. Je crois que tout dépend du magistrat. Que peut faire un responsable politique avec un juge ? Peut-il le transférer ? Il le pourrait peut-être, mais où se situe le problème réellement ? Je pense qu’aucun homme politique ne peut exercer des pressions sur un magistrat fort de sa conscience et de sa confiance en lui-même. Je peux aussi assurer à l’opinion publique, aux magistrats et à tous ceux qui exercent une fonction publique, que nous ne permettrons à personne, tant que nous sommes au pouvoir, de porter atteinte à un magistrat. Il est du droit des juges d’être protégés contre toute intervention politique. Et s’ils ont besoin d’une plus grande immunité, nous sommes prêts à la leur accorder. Nous sommes soucieux de faire en sorte que nos lois soient, à ce niveau, très proches des textes français en vigueur». M. Hariri a ensuite indiqué qu’il n’était jamais intervenu dans les permutations et les nominations judiciaires lors de ses trois derniers mandats à la tête du gouvernement.
Les projets et les initiatives envisagés par le gouvernement pour initier une relance économique sont favorablement accueillis dans les milieux économiques où l’on croit fermement qu’ils sont susceptibles de sortir le pays du marasme dans lequel il est plongé depuis des années. Mais selon le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, il ne faut pas espérer un changement radical...