Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

LIBAN-LIBYE - Le bâtiment de l’ambassade sera restitué aujourd’hui à la Jamahiriya Des négociations en dents de scie

Le contentieux libano-libyen se corse. Entre les signes de détente et les mesures d’escalade, c’est le régime de la douche écossaise et même les plus fins diplomates y perdent leurs points de repère. Aujourd’hui, le bâtiment de l’ambassade de Libye à Bir Hassan sera restitué aux représentants de ce pays, l’ambassadeur ayant été rappelé à Tripoli. Mais alors que le président du Conseil s’apprêterait à effectuer une visite éclair en Libye, dimanche soir en rentrant du Maroc, une circulaire a été publiée en Libye interdisant aux banques de ce pays de traiter avec le Liban… 165 000 dollars américains, soit 5 000 pour chaque occupant. C’est à ce prix que l’État libanais, par le biais de la Caisse nationale des déplacés, a réussi à obtenir l’évacuation de l’ambassade de Libye à Bir Hassan occupée depuis plus de douze ans. Les autorités ont d’ailleurs pesé de tout leur poids pour que l’affaire soit enfin réglée, soucieuses de transmettre au colonel libyen qui ne décolère pas un signe de bonne volonté. Les négociations ont été longues et éprouvantes, le précédent gouvernement les ayant entamées en pleine période de campagne électorale. Menace de fermeture de la banque de Kadhafi L’affaire a été finalement conclue et le bâtiment de l’ambassade sera dès aujourd’hui aux mains des représentants de la Libye. Mais cette mesure est apparemment jugée insuffisante par le colonel Moammar Kadhafi qui soupçonne les autorités libanaises de vouloir gagner du temps pour ne pas affronter ouvertement Amal et son chef, le président de la Chambre, alors que le gouvernement commence à peine à s’imposer. Le leader libyen a donc menacé de fermer «la banque d’Afrique du Nord» qu’il possède à Beyrouth ; ce qui, indépendamment de la puissance de cette banque, serait assez démoralisant à l’heure où le Liban souhaite encourager les investissements. Non content de cette menace, le leader libyen a aussi émis hier une circulaire interdisant aux banques libyennes de traiter avec le Liban, quelle que soit la nature de la transaction, qu’il s’agisse de transfert de fonds ou d’ouvertures de comptes. Cette mesure d’escalade intervient alors que des informations fiables font état de la détermination du président du Conseil Rafic Hariri à se rendre à Tripoli pour une visite éclair de quelques heures, dimanche, en rentrant de son voyage officiel au Maroc. Les mêmes sources ont révélé que l’avion du président du Conseil a déjà sollicité une autorisation d’atterrissage à «l’aéroport mondial de la Jamahiriya» même si Libyens et Libanais préfèrent garder un mutisme prudent sur le sujet. Certaines informations affirment même que le président du Conseil aurait dépêché le député Mohsen Dalloul à Tripoli en éclaireur, ce dernier étant à la fois proche de Hariri et ayant conservé de bonnes relations avec les Libyens. Que faut-il en conclure ? Il est bien difficile de répondre à la question, mais ce qui est sûr, c’est que les Libyens sont déterminés à clarifier définitivement leurs relations avec le Liban, quitte à pousser les autorités de ce pays dans leurs derniers retranchements. Du côté libanais, on préfère plutôt l’action en douceur… Scarlett HADDAD
Le contentieux libano-libyen se corse. Entre les signes de détente et les mesures d’escalade, c’est le régime de la douche écossaise et même les plus fins diplomates y perdent leurs points de repère. Aujourd’hui, le bâtiment de l’ambassade de Libye à Bir Hassan sera restitué aux représentants de ce pays, l’ambassadeur ayant été rappelé à Tripoli. Mais alors que...