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Actualités - BIOGRAPHIE

LIRE EN FRANÇAIS ET EN MUSIQUE Clôture du Café littéraire avec Olivier Rolin Écrire hors de tout

 Le prix Fémina 1994 a une notion un peu particulière de l’orgueil, qu’il explique dans son livre Port-Soudan (Points Seuil, page 58) : «Je comprenais que ce qu’on détestait dans l’orgueil, c’était qu’il affirmât la singularité, voire l’élection, de celui qui le revendiquait, et n’éludât point les risques et les devoirs auxquels il engageait – au lieu que la vanité, sa forme contemporaine et dégénérée, n’obligeait à rien qu’à une surenchère de fanfaronnades». Cet auteur, né en 1947, qui s’est donné corps et âme à la «révolution» des années 70, est difficilement classable, ce qu’il considère, à juste titre, comme un très beau compliment. Et des idées intéressantes, il n’en manque pas : sur les sentiments, admirablement exposées sous forme de court roman, dans Port-Soudan, sur le monde et sa diversité dans Phénomène futur, livre fleuve de plusieurs centaines de pages rédigé en 1983, et que l’écrivain qualifie de «très difficilement lisible». Tout comme L’Invention du monde (1993) : «Je voulais montrer un monde varié, mais qui n’a qu’un visage humain», explique-t-il. Écrivain voyageur, encore une étiquette qu’on lui accroche alors qu’il signe des reportages, qu’il qualifie de «littéraires». Ou encore «écrivain baroque», ce qui le satisfait assez : «J’accepte cette appellation, puisqu’elle me différencie du “génie national” minimaliste français». Problèmes insolubles Ce qui passionne Olivier Rolin, ce sont les problèmes insolubles et la langue. Ce dernier centre d’intérêt est le titre de sa dernière parution : La langue, suivie de Mal placé, déplacé (Verdier, 2000). «Écrire, c’est croire furieusement dans la force des mots, même si on ne peut pas être un démiurge, comme Dieu», ajoute-t-il. La langue a été publié dans un but bien précis : «Je suis horrifié, atterré par la disparition de la langue au profit d’une autre, molle et stéréotypée». Dans cette courte pièce, Olivier Rolin s’essaie au plaidoyer en faveur d’une fusion des langues littéraire et populaire, pour lui tout à fait possible. Quand on lui demande à quelle famille d’écrivains il appartient, Olivier Rolin répond sans hésitation : «Aucune, ou plutôt à celle de ceux qui ne savent pas qui ils sont». D.G.
 Le prix Fémina 1994 a une notion un peu particulière de l’orgueil, qu’il explique dans son livre Port-Soudan (Points Seuil, page 58) : «Je comprenais que ce qu’on détestait dans l’orgueil, c’était qu’il affirmât la singularité, voire l’élection, de celui qui le revendiquait, et n’éludât point les risques et les devoirs auxquels il engageait – au lieu que...