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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Cinquième congrès sur l’énergie nucléaire Eddé presse les Arabes d’investir dans la technologie

M. Michel Eddé a mis le doigt hier sur la véritable plaie du monde arabe : un retard effarant dans la technologie de pointe, surtout par rapport à Israël. Selon l’ancien ministre, même une paix juste et globale ne règlerait en rien le conflit israélo-arabe, lequel prendrait alors d’autres formes, et le défi à relever n’en sera que plus grand. M. Eddé a tenu ces propos à l’occasion du cinquième congrès arabe pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire qui se déroule actuellement à l’hôtel Summerland. C’est à coups de chiffres et de statistiques que l’ancien ministre de la Culture s’est fait fort de convaincre les représentants de douze États arabes de la nécessité de se préparer à faire face au véritable enjeu qui s’annonce : la compétition avec l’État hébreu dans le domaine technologique. Or le déséquilibre est criant dans ce cadre. En effet, on compte en tout et pour tout 80 000 chercheurs arabes contre environ 235 000 chercheurs israéliens dans la Silicon Valley, en Californie. Il y aurait à peu près le même nombre en Israël même. Sur le plan financier, M. Eddé a mis l’accent sur les fonds dérisoires investis dans la recherche aussi bien au Liban que dans le monde arabe en général. Le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) au Liban n’a obtenu qu’un budget de quatre millions de dollars au cours des dernières années. «Dans le monde arabe, où l’on compte 250 millions d’habitants, les crédits alloués à la recherche ne dépassent pas 548 millions de dollars par an», a-t-il précisé. À comparer avec les investissements israéliens dans ce domaine (4 560 milliards de dollars), ces chiffres frisent en effet le ridicule… Or que font les Arabes pour rattraper ce retard ? Pas grand-chose à en croire l’ancien ministre qui, lors de la conférence des ministres arabes de l’Enseignement supérieur organisé il y a quatre ans en Algérie, avait pourtant proposé de créer un fonds commun pour le soutien à la recherche scientifique. La délégation libanaise avait alors suggéré de consacrer, dans un premier temps, un montant de 10 millions de dollars à cette fin. Elle fut appuyée par les Syriens, les Égyptiens, les Algériens et les Palestiniens. D’autres délégations ont toutefois émis des réserves à ce sujet et les Libanais ont proposé un capital de cinq millions de dollars. Mais là encore, la conférence n’a pas retenu la suggestion libanaise. Comment freiner dans ces conditions l’exode des cerveaux arabes vers les pays occidentaux ? Aux yeux de M. Eddé, la cause est entendue : alors que les pays arabes dépensent sans compter sur l’armement, les investissements dans le domaine de la recherche sont «vraiment dérisoires». Et d’en appeler au ministre des Finances Fouad Siniora, l’exhortant à répondre aux besoins du Conseil national de la recherche scientifique dans le pays. L’ancien ministre a enfin souligné la nécessité d’empêcher une baisse du niveau universitaire en évitant notamment d’accorder à tort et à travers des licences pour la fondation d’établissements privés ne répondant pas aux normes adéquates. Représentant le chef du gouvernement Rafic Hariri à ce congrès, le ministre Bechara Merhej a affirmé de son côté que les universités et les centres de recherche au Liban ont d’ores et déjà commencé à recourir aux techniques nucléaires dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’industrie.
M. Michel Eddé a mis le doigt hier sur la véritable plaie du monde arabe : un retard effarant dans la technologie de pointe, surtout par rapport à Israël. Selon l’ancien ministre, même une paix juste et globale ne règlerait en rien le conflit israélo-arabe, lequel prendrait alors d’autres formes, et le défi à relever n’en sera que plus grand. M. Eddé a tenu ces propos...