Tollé après l’annulation, sous la pression, de la conférence de Gébrane Tuéni

L’Ordre des journalistes et le syndicat de la presse ainsi que le barreau de Beyrouth ont dénoncé l’annulation sous la pression d’une conférence que devait tenir à Zahlé notre confrère Gébrane Tuéni, directeur du journal an-Nahar. Les deux organismes ont publié un communiqué «rejetant totalement les pressions qui ont abouti à l’annulation de la conférence que devait tenir M. Tuéni», samedi au collège des Saints-Cœurs de Zahlé. Le président du syndicat des rédacteurs de presse, M. Melhem Karam, a précisé que le père recteur de l’école des Saints-Cœurs a appelé à la dernière minute M. Tuéni pour l’informer que «certaines parties», dont il a tu l’identité, lui ont intimé l’ordre d’annuler la tenue de la conférence. «Cela est inadmissible. C’est la preuve que la liberté d’opinion, qui est garantie par la Constitution, est en danger» a ajouté M. Karam. Le président du syndicat de la presse Mohammed Baalbacki a appelé à une réunion urgente du syndicat pour discuter «des meilleurs moyens de défendre la liberté d’expression». Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth Michel Lyan, originaire de Zahlé, a également dénoncé les pressions «exercées pour faire annuler la conférence» et a ajouté qu’il espérait «que les parties qui ont demandé l’annulation ne réitéreraient pas ces actions qui menacent une des libertés les plus sacrées, la liberté d’expression». Selon des témoins, une unité de l’armée libanaise s’est déployée samedi hors de l’enceinte de l’établissement scolaire sous prétexte qu’elle était chargée d’assurer la protection des lieux, alors que le directeur de l’établissement a indiqué qu’il n’avait pas demandé une telle protection. Le ministre de l’Information Ghazi Aridi a indiqué hier avoir en vain tenté d’entrer en contact téléphonique avec M. Tuéni «pour s’assurer que les choses se sont bien passées telles qu’il les décrit».