Alliance commerciale entre les compagnies aériennes arabes

Le comité exécutif de la Fédération arabe du transport aérien a décidé de mettre en œuvre dans les meilleurs délais un projet d’alliance entre les compagnies arabes d’aviation dont le premier noyau sera constitué des compagnies nationales aériennes libanaise, jordanienne, séoudienne, égyptienne et marocaine. Il s’agira d’une alliance commerciale qui se traduira par des accords de partage de code sur des lignes aériennes servies par certaines compagnies signataires de cette alliance. Le secrétariat général de la Fédération arabe du transport aérien devrait convoquer au cours de ce mois les directeurs commerciaux des compagnies arabes d’aviation intéressées par cette alliance à une réunion de travail pour débattre des possibilités opérationnelles dans un premier temps en Asie et en Afrique. Cette réunion préliminaire pavera la voie à une rencontre élargie entre les présidents-directeurs généraux des compagnies concernées en vue d’entériner d’une manière définitive l’accord de partenariat commercial. Pour profiter du know-how des grandes compagnies aériennes, le comité exécutif de la Fédération a entamé à travers une équipe d’experts un dialogue avec des représentants de Star et One World, deux des plus importantes alliances internationales stratégiques dans le monde de l’aviation. Star et One world, rappelle-t-on, regroupent chacune plus d’une quinzaine de compagnies aériennes. L’alliance commerciale entre deux ou plusieurs compagnies aériennes, qui permet d’identifier les domaines de coopération dans l’intérêt des différentes parties, n’exclut pas la concurrence. «La concurrence permet de stimuler la productivité des compagnies aériennes en les portant à améliorer le niveau de leur service tout en garantissant l’intérêt des clients», a déclaré Abdel Wahab Teffaha, secrétaire général de la Fédération. Le comité exécutif de la Fédération a décidé de charger la société américaine IBM d’élaborer un plan de travail qui habiliterait les compagnies aériennes arabes à pratiquer graduellement le commerce électronique. Dans un premier temps, la connexion à Internet permettrait aux compagnies d’exposer leurs produits aux clients ainsi que de gérer leurs achats et leur travail interne. Dans le but d’assurer une économie d’échelle, le comité exécutif entend inviter les compagnies arabes à effectuer leurs commandes d’achats de pièces de rechange à travers deux sociétés d’e.businness : Aerospan.com et Aeroxchange.com. Concernant le plan de la Fédération visant à réduire les frais opérationnels des compagnies arabes, M. Teffahah a déclaré qu’une série de mesures adoptées permettront d’ici fin 2000 de faire des économies de 120 millions de dollars par rapport à l’exercice financier de l’année précédente. Ces mesures consistent notamment en l’application d’accords de coopération au niveau des systèmes de réservation informatisée, des services au sol et des achats de fuel auprès de certains distributeurs. Au sujet des retombées de la fluctuation des prix du pétrole sur les frais opérationnels, M. Teffaha a déclaré que le prix du fuel est formé de deux tranches. La première tranche représente le prix unifié du fuel dans le monde, qui est indexé à certains indices internationaux. La seconde tranche représente les tarifs des services au sol et des taxes d’aéroports. «À ce niveau, des efforts sont déployés pour une révision à la baisse de ces surcharges», a-t-il dit. M. Teffaha a affirmé par ailleurs que la Fédération arabe du transport aérien et les directions de l’aviation civile dans les pays arabes ont approuvé le principe du ciel ouvert sur base d’accords bilatéraux. Lesquels, dans une étape ultérieure, devraient s’élargir pour devenir des traités multilatéraux. «La libéralisation du transport aérien est une des mesures pratiques d’une dynamique d’ensemble consistant à développer l’industrie du tourisme et du voyage. L’objectif de cette dynamique ne peut être atteint si la politique du ciel ouvert est appliquée d’une manière isolée», dit-il. En réponse à une question, le secrétaire général de la Fédération a estimé que l’ouverture de l’espace aérien du Liban n’a pas donné les résultats escomptés, le nombre des passagers à l’AIB enregistrant une progression dans les normes.