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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

GOUVERNEMENT - Le président du Conseil plaide pour la présence syrienne et contre l’envoi de la troupe au Sud Hariri : La loi électorale traitera tous les Libanais à égalité

Un homme d’État, ouvert, mais déterminé, c’est ainsi qu’a voulu paraître hier le président du Conseil Rafic Hariri dans sa première interview télévisée après le vote de confiance du Parlement. Sa traversée du désert, ses relations aujourd’hui «excellentes» avec le président de la République, le dossier des relations libano-syriennes, l’armée, les exclus, les libertés, et bien sûr la crise économique, tous les sujets ont été évoqués. M. Hariri a ainsi réitéré l’engagement pris par son gouvernement dans la déclaration ministérielle de préserver les libertés. «Le passé est derrière nous. Nous en avons tiré les leçons qui s’imposaient et je ne souhaite plus en parler». Par cette phrase lapidaire, M. Hariri a résumé les deux dernières années passées hors du pouvoir. Que s’est-il donc produit pour que l’incompatibilité de1998 ait pu être dépassée en 2000 entre lui et le président de la République ? M. Hariri reste évasif : «Nous ne nous connaissions pas bien. Aujourd’hui, la situation est différente. Nous discutons de tous les sujets et je n’ai senti aucune divergence entre nous. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas. Mais lorsque les relations sont basées sur le respect et le souci de l’intérêt général, les divergences pourront être surmontées. Je suis convaincu que notre coopération peut aller loin». Interrogé sur le fait qu’il s’est réservé la plus grosse part au sein du gouvernement, Hariri a d’abord rejeté le terme de partage des parts, préférant celui de représentativité. Selon lui, il est normal que le plus important bloc parlementaire soit le mieux représenté au gouvernement. Le président du Conseil a refusé de se présenter comme «le sauveur de l’économie», précisant qu’il n’a jamais utilisé une telle terminologie. Selon lui, ce sont des facteurs essentiellement internes qui ont commandé son retour à la tête du gouvernement, et les Syriens se sont contentés de bénir, puisqu’ils appuient l’État libanais. Il a affirmé que ses relations avec la Syrie remontent à plus de 20 ans et comme toutes les relations, elles passent par des hauts et des bas. Hariri a totalement nié avoir utilisé la fibre sunnite pour remporter les élections. «Beyrouth regroupe toutes les confessions et toutes ont voté pour nous». Il a précisé qu’au cours de ces deux dernières années, il a pu compter ses amis, qui sont, selon lui, restés nombreux. «Mais je n’ai aujourd’hui aucun esprit de revanche ni aucune rancœur». Le président du Conseil a annoncé qu’il pourrait reprendre certains fonctionnaires victimes de l’épuration. Cela dépendra, selon lui, des jugements des tribunaux. Si, par contre, il n’a pas attendu le jugement pour nommer Fouad Siniora au ministère des Finances, c’est parce qu’il croit totalement en son innocence. Mais si la justice en juge autrement, ce dernier démissionnera. Hariri a nié qu’il était le chef suprême dans ses précédents gouvernements. «Dire cela est une injustice envers les partis représentés dans les gouvernements que j’ai formés». Il a aussi affirmé que les militaires n’interviendront plus dans l’administration, mais il a déclaré ne pas avoir évoqué avec le président le cas «de la chambre des plaintes» au palais. Hariri a critiqué ceux qui refusent de participer à la vie politique, rappelant ainsi que la loi électorale a été conçue pour le détruire, et bien qu’il ait voté contre elle, il a participé aux élections et les a remportées. «Il faut savoir ce que l’on veut. Si on croit au régime démocratique parlementaire – et les Libanais ont prouvé qu’ils y étaient attachés –, il faut participer et œuvrer pour une loi électorale juste et équitable. En ce qui me concerne, je m’engage à préparer une loi qui traitera tous les Libanais à égalité». Concernant le chef des Fl dissoutes, Hariri a déclaré que son problème est avec la justice. Lorsque celle-ci dira son dernier mot, le dossier sera entre les mains du chef de l’État. Par contre, selon lui, le général Aoun peut rentrer au pays. La menace de poursuites judiciaires avait été brandie contre l’ex-président Amine Gemayel et cela n’a pas empêché ce dernier de rentrer. Au sujet de Walid Joumblatt, Hariri a affirmé que l’alliance entre eux était toujours valable, même s’il y a un point de désaccord concernant la présence syrienne au Liban. «À mon avis, l’affaire doit en rester là d’autant que Joumblatt a voté la confiance au gouvernement sur base de sa déclaration ministérielle. Pour le reste, je rappelle que Joumblatt avait réclamé à un moment donné l’union avec la Syrie. Je ne crois pas qu’il faille le placer parmi les ennemis de celle-ci». Le président du Conseil s’est ensuite longuement étendu sur les relations libano-syriennes, répétant ce qui a figuré dans la déclaration ministérielle. Il a ainsi précisé qu’il est injuste de résumer les relations entre les deux pays à la présence des soldats et des ouvriers syriens sur le territoire libanais. «Elles sont bien plus profondes. Je suis convaincu que le Liban et la Syrie ont des intérêts communs et les mêmes menaces pèsent sur eux. Le président Bachar m’a personnellement déclaré qu’il était prêt à revoir certains aspects de ces relations, même si le rééquilibrage devait se faire aux dépens de la Syrie. De plus, la situation régionale impose une grande prudence». Au sujet des libertés, Hariri a précisé que chacun pouvait émettre son avis, mais en fin de compte, il faut prendre une décision. «Si celle que nous prenons ne plaît pas, qu’on nous retire la confiance». Au sujet de l’envoi de l’armée au Sud, Hariri a répété la position officielle libanaise, rejetant la guerre avec Israël, mais refusant de clore le dossier avec ce pays tant qu’il y a encore des problèmes en suspens. Concernant la crise économique, le président du Conseil a affirmé qu’il faut pousser les investisseurs à s’intéresser au Liban. C’est ce qu’a commencé à faire le gouvernement. Il y aura d’autres mesures, notamment la privatisation de l’EDL et des P & T suivant des cahiers de charge.
Un homme d’État, ouvert, mais déterminé, c’est ainsi qu’a voulu paraître hier le président du Conseil Rafic Hariri dans sa première interview télévisée après le vote de confiance du Parlement. Sa traversée du désert, ses relations aujourd’hui «excellentes» avec le président de la République, le dossier des relations libano-syriennes, l’armée, les exclus, les...