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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Le Conseil des ministres décide de retirer du Parlement le projet de budget 2001 Les appels au retrait syrien « soulagent l’ennemi israélien », affirme Lahoud

Le Liban officiel a de nouveau mis en garde contre toute remise en question de la présence syrienne au Liban, arguant du fait qu’une telle approche servirait principalement les intérêts d’Israël. Le président de la République, le général Émile Lahoud, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, ont tous deux mis l’accent sur ce point au cours de la première réunion officielle du Conseil des ministres, qui ne s’est pas arrêté – du moins selon le communiqué final – sur le divorce politique entre le chef du PSP, M. Walid Joumblatt, et Damas. Le Conseil des ministres a par ailleurs décidé de retirer pour réexamen, le projet de budget 2001 transmis par son prédécesseur à la Chambre. À l’ouverture de la réunion qui s’est tenue sous la présidence du chef de l’État, le général Lahoud a félicité le gouvernement d’avoir obtenu la confiance du Parlement avant d’exprimer sa satisfaction vis-à-vis du climat qui a prévalu durant le débat de confiance. Il s’est particulièrement félicité de «la vie démocratique» et de «la liberté d’opinion» qui s’est dégagée des interventions à la Chambre. «Le but du dialogue est d’engager un débat afin de trouver ce qui peut servir le mieux l’intérêt national et non pas de s’adresser à l’opinion publique sur un ton démagogique visant seulement à se forger une popularité et à animer les passions au détriment de l’intérêt national», a déclaré le chef de l’État, avant de rappeler les menaces israéliennes «qui pèsent sur le Liban et la Syrie». Selon lui, les appels au retrait ou à un redéploiement syrien à l’heure actuelle «soulagent l’ennemi israélien, détournent l’attention du soulèvement palestinien et favorisent les surenchères sur la scène locale, ce qui aboutit à un affaiblissement de l’immunité nationale qui reste requise étant donné le danger israélien». Le général Lahoud a réaffirmé que c’est la position officielle libanaise répercutée par la présidence de la République, puis adoptée par le gouvernement qui «définit avec précision la nature et la nécessité de la présence syrienne sur base d’une vision réaliste et nationaliste du seul intérêt général». Prenant à son tour la parole, M. Hariri a affirmé la solidarité entre les membres de son équipe, assurant qu’ils s’en tiennent tous au texte de la déclaration ministérielle et aux réponses du gouvernement aux diverses remarques soulevées par les députés. Le Premier ministre a ainsi voulu dissiper toute équivoque au sujet notamment de la prise de position du ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, qui, au moment du vote de confiance, avait indiqué qu’il accordait sa confiance au gouvernement, tout en restant attaché à ses convictions qui vont dans le sens de la politique d’ouverture pratiquée par M. Joumblatt. Interrogé par la presse, au terme de la réunion, sur le point de savoir s’il a renoncé à ses convictions, M. Aridi a répondu : «Mes convictions s’expriment par la confiance que j’ai en ce gouvernement et dans le texte de la déclaration ministérielle. Les Libanais les connaissent depuis 30 ans». Prié de commenter, en sa qualité de cadre du PSP, l’interdiction syrienne à M. Joumblatt et à ses alliés de se rendre à Damas, il a indiqué : «J’occupe le poste de ministre de l’Information au sein du gouvernement libanais. Le Premier ministre s’est exprimé au nom de tout le gouvernement en assurant l’attachement de tous au texte de la déclaration ministérielle que nous avons approuvée». Le droit d’expression À la question de savoir si les précisions du chef de l’État constituent une réponse indirecte au communiqué des évêques maronites, M. Aridi a répondu en réaffirmant que le gouvernement accueille favorablement les points de vue qui sont exprimés. «Il est du droit de chaque Libanais, de chaque individu ou groupe de donner un avis sur toutes les questions qui se posent. Je crois que les propos du chef de l’État durant la réunion étaient clairs, surtout lorsqu’il a mis l’accent sur l’importance de la vie démocratique, de la liberté d’opinion et du climat qui a prévalu à la Chambre. Je ne dis pas que le discours du président constitue une réponse au communiqué des évêques. Il confirme seulement la ligne politique à laquelle l’État est attaché». Le ministre de l’Information a par ailleurs indiqué que les chefs de l’État et du gouvernement ont discuté de la présence du Liban au sommet de l’Organisation de la conférence islamique à Doha. Beyrouth pourrait décider de ne pas y participer. Mais la décision définitive n’a toujours pas été prise, a expliqué M. Aridi, précisant qu’elle reste sous étude et qu’elle dépend des développements à Gaza et en Cisjordanie. Le Liban, rappelle-t-on, proteste contre la présence d’un bureau israélien à Doha. Sur un autre plan, au cours de sa première réunion, le Conseil des ministres a décidé de retirer le projet de budget 2001 qui avait été transmis par le gouvernement Hoss au Parlement et a donné son feu vert à l’application de la politique de ciel ouvert proposée par le ministre des Transports, M. Néjib Mikati. Il a en outre approuvé un projet de loi revêtu du caractère d’urgence, concernant la gestion du secteur de l’aviation civile ainsi qu’un projet de décret dans lequel il agrée le plan directeur du secteur foncier de Barja. Le Conseil des ministres a par ailleurs accepté la démission de MM. Mahmoud Hammoud et Hicham Bsat du Conseil économique et social. Il a approuvé un projet de décret mettant fin aux services du directeur général de la présidence du Conseil, M. Sélim Ladki, à la demande de ce dernier, qui a été remplacé par M. Mohamed Souheil Bouji, conseiller auprès du Conseil d’État. Le Conseil des ministres a aussi décidé de charger le président du CDR de conclure quatre accords de prêts avec la Banque islamique de développement.
Le Liban officiel a de nouveau mis en garde contre toute remise en question de la présence syrienne au Liban, arguant du fait qu’une telle approche servirait principalement les intérêts d’Israël. Le président de la République, le général Émile Lahoud, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, ont tous deux mis l’accent sur ce point au cours de la première réunion...