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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Les directives du chef de l’État Le véritable test commence

Les ministres se mettent maintenant au travail. En s’inspirant des directives données par le chef de l’État : pas de perte de temps ; de la transparence ; de l’égalité dans l’application des lois à tous ; du labeur acharné pour édifier l’État des institutions. Pour la plupart des ministres, il s’agit d’un challenge à relever pour amorcer un redressement effectif du pays. En concrétisant des programmes sectoriels bien étudiés. Certains d’entre eux, particulièrement enthousiastes ou faussement naïfs, prétendent qu’au bout d’un délai assez rapproché de quelques petits mois, ils prendront eux-mêmes l’initiative de rendre des comptes à la Chambre, même si elle ne leur en demande pas. Ces responsables ajoutent qu’en tout cas, ils ont l’intention de divulguer leurs programmes propres dans un délai de deux semaines pour que l’opinion soit bien informée et se prépare aux joies qui l’attendent. On croit réentendre le premier slogan de l’ère haririenne, fin 92 : «Le printemps au printemps». Et le Liban aux Libanais ? Quoi qu’il en soit, la politique d’austérité adoptée sous M. Georges Corm semble maintenant jetée comme froc aux orties. On apprend, de sa propre bouche, qu’au moins un ministre a déjà recruté à l’extérieur toute une équipe de spécialistes pour réorganiser son département. Dans le double but de mieux servir la clientèle, c’est-à-dire le public, et de promouvoir les intérêts du ministère en y éradiquant la gabegie. Tout nouveau tout beau : au stade actuel, les collaborateurs des ministres ont été priés de se mettre sérieusement au travail. Et, en passant, de cesser d’accepter les invitations mondaines données en leur honneur et, a fortiori, en l’honneur de leur ministre. Pour que, du même coup, on arrête de jaser un peu partout sur le trafic d’influence et les renvois d’ascenseur aux encenseurs. Ces mêmes vertueux serviteurs de l’État refusent les plaques minéralogiques gouvernementales et toute escorte musclée susceptible d’agacer le tout-venant. On verra combien de temps ce bel élan va durer. Sur le plan politique, le président Hariri pourrait entamer son action par une visite au patriarche Sfeir. C’est ce qu’indiquent ses proches, qui précisent que le chef du gouvernement n’éludera pas, face au prélat, la question de la présence syrienne, militaire ou laborieuse. – Parallèlement, M. Hariri doit participer au congrès islamique de Doha puis visiter l’Arabie séoudite, l’Égypte et le Maroc. Trois pays frères où il ne compte que des amis. Il en profitera certainement, ajoute son entourage, pour presser le déblocage des assistances promises au Liban. Dans le même sens, ajoutent ces sources, M. Hariri compte stimuler l’afflux de capitaux par des facilités douanières ou fiscales ainsi que par la refonte de certaines législations restrictives. – Le président du Conseil aura ouvert la voie à une tournée du chef de l’État, plus particulièrement tournée vers l’Occident. Selon des sources fiables, en effet, le président Lahoud compte visiter prochainement le Vatican, l’Italie, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. – Toujours en ce qui concerne l’action extérieure du nouveau gouvernement, on note que M. Jean-Louis Cardahi va participer au congrès arabe des télécoms organisé au Caire. Le ministre des Télécommunications en profitera pour entrer en communication avec ses homologues arabes pour des aides, techniques ou autres, à l’infrastructure libanaise dans ce domaine. – De son côté, et dans le même esprit, le ministre des Affaires, étrangères, M. Mahmoud Hammoud, va participer à la conférence du partenariat euro-méditerranéen qui se déroulera à Marseille. Il y verra le chef du Quai d’Orsay, M. Hubert Védrine, et d’autres Européens. – Quant au ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, son titre ne l’empêchera pas de se rendre à l’extérieur. Plus précisément aux Émirats arabes unis pour des échanges de coopération sécuritaire qu’on espère fructueux, notamment en équipements pour les FSI et la Défense civile. – Plusieurs autres ministres ont déjà leur carnet de rendez-vous remplis de contacts à l’étranger et de participation à des conférences internationales ou régionales. Pour plaider partout la cause de la misère libanaise. Et comme on est en démocratie, tous ces voyages se font naturellement aux frais de la princesse. Philippe ABI-AKL
Les ministres se mettent maintenant au travail. En s’inspirant des directives données par le chef de l’État : pas de perte de temps ; de la transparence ; de l’égalité dans l’application des lois à tous ; du labeur acharné pour édifier l’État des institutions. Pour la plupart des ministres, il s’agit d’un challenge à relever pour amorcer un redressement effectif...