Liban-Sud - Parmi les manifestants, l’acteur égyptien Mohammed Sobhi Tirs israéliens en direction de lanceurs de pierres à la frontière libanaise

L’armée israélienne a tiré hier sans faire de victimes en direction d’une centaine de personnes rassemblées à la porte de Fatmé, qui lançaient des pierres vers un poste israélien. Les manifestants, notamment des partisans du Hezbollah, ont brûlé un drapeau israélien et scandé des slogans antisionistes. Les soldats israéliens ont tiré quatre coups de semonce en l’air puis deux balles entre les jambes des manifestants, sans les toucher. Parmi eux se trouvait un acteur égyptien, Mohammed Sobhi, qui a lancé une pierre symbolique en direction du poste israélien protégé par plusieurs épaisseurs de barbelés, et a «remercié la résistance libanaise qui a donné une leçon à toute la nation arabe». La porte de Fatmé a été transformée en lieu de pèlerinage au lendemain du retrait israélien du Liban-Sud le 24 mai, après 22 ans d’occupation. Début octobre, deux Palestiniens avaient été tués et 16 blessés par des tirs israéliens dans ce secteur. Les soldats israéliens avaient tiré à balles réelles contre un millier de manifestants libanais et palestiniens venus exprimer leur soutien au soulèvement dans les territoires palestiniens. Le rapport libanais à l’Onu des détails ont filtré au sujet du rapport que le Liban a demandé à son représentant à l’Onu de remettre au secrétaire général Kofi Annan sur les violations par Israël de sa frontière et de son espace aérien et naval. Selon ce rapport, la chasse israélienne a violé l’espace aérien en octobre presque un jour sur deux, menant parfois jusqu’à 10 sorties par jour, en violation de la résolution 425 du Conseil de sécurité, sur la base de laquelle Israël a retiré ses troupes le 24 mai du Liban-Sud après 22 ans d’occupation. Quatre survols israéliens du Liban ont été enregistrés les 1er et 2 novembre, ajoute le rapport. Les survols se sont intensifiés après l’enlèvement le 7 octobre par la Résistance islamique de trois militaires israéliens dans les fermes de Chebaa, un secteur aux confins des frontières du Liban avec la Syrie et Israël, occupé par Israël et réclamé par le Liban. Mercredi, M. Annan avait une nouvelle fois demandé au Liban de déployer ses troupes le long de la frontière avec Israël pour empêcher «de dangereuses provocations». Dans un rapport au Conseil de sécurité, M. Annan avait affirmé que la résolution 425 prévoit que le Liban restaure son autorité une fois le retrait israélien accompli. «Sinon, le danger existe que le Liban devienne encore une fois un terrain de conflit pour d’autres, même s’il n’est pas le seul», avait-il souligné.