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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

L’inattaquable argumentation de Salah Honein

 Il est rare qu’un ministre réclame le texte écrit de l’intervention d’un parlementaire. À peine Salah Honein a-t-il terminé son discours que le ministre des Finances Fouad Siniora lui demande son texte. Claire, concise et surtout parfaitement argumentée, l’intervention du député de Baabda s’articule autour de trois points principaux : la légalité de la présence syrienne au Liban, les arrestations arbitraires et le mécanisme de mise en route de la privatisation, ainsi que celui de la libéralisation — notamment par l’essor de la concurrence. Prenant d’emblée le parti du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, et du leader druze Walid Joumblatt «qui ont relevé le niveau du discours politique pour qu’il englobe tout ce qui intéresse les Libanais, quelles que soient leurs prises de position», M. Honein s’attaque au dossier de la présence syrienne, pour plaider simplement, mais fermement, en faveur de l’application du document d’entente nationale «qui fait partie de la Constitution», afin dit-il en substance que le Liban puisse réaliser l’entente nationale authentique et rétablir sa (liberté de) décision. Rappelant la clause relative au redéploiement syrien, il souligne : «La présence (syrienne) est légitimée tant qu’elle est conforme au repositionnement prévu et à la détermination de son volume et de son timing». «Existe-t-il une légitimité qui dépasse celle de la loi et de la légalité de Taëf» ? insiste-t-il. Et de poursuivre : «S’il faut s’en tenir à un raisonnement logique, l’on est en droit de se demander s’il est normal que l’armée d’un État stationne sur le territoire d’un autre, sauf dans des cas exceptionnels et de force majeure. À ce moment-là, il faudra préciser les causes, les conditions et la durée (de ce stationnement armé) sinon la présence provisoire deviendra permanente». On aimerait savoir quelle argumentation le chef du gouvernement développera pour répondre à ces deux points. En même temps qu’il plaide pour le rétablissement de la souveraineté libanaise, entière, M. Honein appelle au respect des libertés. Il dénonce les arrestations arbitraires dans les rangs des jeunes aounistes et réclame la cessation des poursuites engagées contre ces derniers. Le député défend aussi leur droit à exercer une activité politique «même si elle ne correspond pas à la ligne politique du pouvoir», avant de mettre l’accent sur l’importance de l’opposition dans un système démocratique. Enfin, M. Honein s’attarde particulièrement sur le dossier de la privatisation, exposant, avec force détails, le mécanisme et la procédure qui doivent être appliqués, selon lui, afin que le projet de confier au secteur privé la gestion de certains services publics soit réalisé «dans le cadre sain de la concurrence», permettant d’atteindre les objectifs escomptés . 
 Il est rare qu’un ministre réclame le texte écrit de l’intervention d’un parlementaire. À peine Salah Honein a-t-il terminé son discours que le ministre des Finances Fouad Siniora lui demande son texte. Claire, concise et surtout parfaitement argumentée, l’intervention du député de Baabda s’articule autour de trois points principaux : la légalité de la présence...