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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

VIE POLITIQUE - Damas et Beyrouth pour le report de la conférence de l’Euromed Chareh : L’appel au retrait, « une affaire libanaise »

On attendait la réaction de Damas aux voix qui s’élèvent au Liban pour réclamer le retrait ou le redéploiement des forces syriennes dans le pays. Elle est venue par la bouche du ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, qui a reçu samedi son homologue libanais Mahmoud Hammoud : «Il s’agit d’une affaire libanaise», a-t-il déclaré en réponse à une question sur l’appel lancé par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir à la Syrie pour qu’elle se retire «dans l’honneur du Liban». Le patriarche «s’adresse à un public libanais, il parle à des Libanais, et il dit ce qui lui semble approprié», a ajouté M. Chareh. «M. Hammoud et moi, nous discutons de la coordination entre les deux pays frères sur les questions de politique étrangère», a-t-il poursuivi. Le chef de la diplomatie libanaise a déclaré pour sa part que les appels lancés au retrait ou à l’allègement du dispositif syrien au Liban sont «des questions qui se discutent au sein du Parlement et relèvent des affaires intérieures» libanaises. M. Hammoud répondait à un journaliste qui lui demandait s’il avait évoqué avec M. Chareh les interventions des députés Albert Moukheiber et Walid Joumblatt. En fait, les entretiens entre les deux responsables syrien et libanais ont essentiellement porté sur la conférence des ministres des AE des pays de l’Organisation de la conférence islamique, qui aura lieu les 12 et 13 novembre à Doha, et sur la prochaine réunion euro-méditerranéenne, qui se tiendra à Marseille les 15 et 16 novembre. M. Hammoud a rendu compte hier au président de la République Émile Lahoud des résultats de ses entretiens avec M. Chareh. À sa sortie du palais de Baabda, le ministre des AE a indiqué que les contacts effectués en marge de la conférence de l’OCI seront axés sur la nécessité d’appliquer les résolutions prises au sommet du Caire. Il a en outre informé le chef de l’État de la position syrienne concernant le conférence euro-méditerranéenne, une position d’autant plus importante que Damas sera le coordonnateur du groupe arabe méditerranéen à cette réunion. Selon M. Hammoud, la Syrie a demandé le report de cette conférence pour deux raisons : la situation «tragique» que vit le peuple palestinien face aux exactions israéliennes, et la présence d’Israël à cette rencontre, d’autre part. Concernant ce dernier point, le chef de la diplomatie libanaise a rappelé que le sommet du Caire avait notamment décidé de «mettre fin à toute coopération économique régionale avec la participation d’Israël». «Nous tendons aussi à adopter cette position», a-t-il précisé. Que demandera le Liban aux pays islamiques qui se retrouveront à Qatar ? Un appui aux efforts déployés par Beyrouth en vue de récupérer les fermes de Chebaa occupées par Israël, et une aide substantielle en vue de promouvoir le développement économique des régions libérées. En réponse à une question concernant le dernier rapport du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan sur la situation à la frontière libano-israélienne, M. Hammoud a estimé que ce rapport «se veut équitable et modéré». «En réalité, il occulte complètement les agressions israéliennes qui n’ont pas cessé depuis le retrait», a-t-il ajouté, avant de relever le lien qu’établit M. Annan entre les survols de l’aviation israélienne et la capture des trois soldats israéliens par le Hezbollah. «Or, souligne M. Hammoud, les violations de l’espace aérien libanais ont eu lieu avant la capture de ces derniers. Il n’y a donc aucun lien entre les deux questions». Au terme de son entretien, samedi, avec son homologue libanais, le ministre syrien des AE avait déclaré : «Les décisions positives du sommet arabe doivent être appliquées, surtout en ce qui concerne la rupture des relations avec Israël et l’arrêt de toute réunion sous n’importe quelle appellation dans le cadre des multilatérales». À la question de savoir si la conférence d’Euromed de Marseille était inclue, il a répondu : «C’est ce que nous pensons, nous allons transmettre cet avis à une réunion de coordination des ministres des pays arabes méditerranéens». «Nous prendrons alors la décision appropriée sur la question d’y assister ou pas», a-t-il ajouté. «Notre problème en tant qu’Arabes est que certains d’entre nous ne respectent pas les décisions du sommet du Caire. Mais la Syrie et le Liban sont les premiers à respecter les résolutions du sommet et de l’Onu», a déclaré M. Chareh. De son côté, M. Hammoud a fait état «d’une convergence totale des points de vue sur les différents sujets» débattus avec M. Chareh, y compris sur la conférence de l’Euromed. «Nous en discutons avec les frères arabes et avec la Syrie. Le ministre (Chareh) est le coordinateur des positions arabes», a-t-il ajouté. En conclusion, les deux ministres ont fait assumer à Israël la responsabilité du blocage du processus de paix et de la flambée de violence dans les territoires palestiniens.
On attendait la réaction de Damas aux voix qui s’élèvent au Liban pour réclamer le retrait ou le redéploiement des forces syriennes dans le pays. Elle est venue par la bouche du ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, qui a reçu samedi son homologue libanais Mahmoud Hammoud : «Il s’agit d’une affaire libanaise», a-t-il déclaré en réponse à une...