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Actualités - ANALYSE

Le Sud au centre de la visite de Miro lundi Le Liban et la Syrie résolus à ôter tout prétexte à Israël

M. Moustapha Miro, chef du gouvernement syrien, est attendu lundi à Beyrouth pour présenter ses vœux au nouveau Cabinet libanais. Au-delà de ce prétexte protocolaire, il s’agira là d’une visite de travail, comme le prouve la composition technique de l’importante délégation qui accompagne le dignitaire syrien. Cette démarche, très rare si l’on consulte les archives, s’inscrit en prolongement de la visite que M. Hariri a lui-même effectuée récemment à Damas. Cependant, si le nouveau président du Conseil libanais a centré ses entretiens avec les autorités syriennes sur le réexamen des relations économiques bilatérales, son homologue syrien souhaiterait pour sa part aborder surtout le volet régional. Et plus particulièrement celui du Liban-Sud. C’est ce qu’indiquent des sources généralement informées, qui précisent tout de suite que «Beyrouth et Damas sont d’accord pour tenter de dissiper le climat tendu qu’illustre l’escalade des menaces israéliennes, lancées aussi bien à l’adresse de la Syrie qu’à celle du Liban». De fait, on peut rappeler à ce propos la dépêche diffusée par la radio israélienne selon laquelle le commandement israélien a informé la Finul que le tir sera automatiquement ouvert, désormais, sur «toute cible mobile suspecte ou hostile, du côté libanais de la frontière». Autrement dit sur les manifestants. Les sources citées reprennent en affirmant que «la Syrie et le Liban sont d’accord pour ôter tout prétexte d’agression à Israël. Surtout que cet État commence à prétendre que des armes à feu sont utilisées contre lui à la frontière avec le Liban. La Résistance islamique a aussitôt nié toute implication à ce propos, car elle aussi se soucie de ne donner à Israël aucune raison pouvant justifier des représailles de sa part. La tension, toujours très vive, est mise en exergue par le porte-parole de la Finul, M. Timour Goksel, ainsi que par le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan. Le premier signale la présence d’éléments armés lors des manifestations du côté libanais de la frontière et relève que le jet de pierres s’accompagne régulièrement de lancement de cocktails Molotov. Le deuxième invite expressément le Liban à assumer ses responsabilités en pacifiant la zone une fois pour toutes». Face à une telle situation, comment réagir ? Selon ces personnalités informées, «des contacts discrets mais intensifiés sont développés entre la Syrie, le Liban, l’Iran et la Résistance. Dans le but de calmer le jeu et de ne pas offrir une diversion, une échappatoire idéale à Israël. Qui, pour sortir de l’ornière où l’intifada le place, pourrait décider la fuite en avant des opérations militaires à sa frontière nord avec le Liban. Il faut donc, assez vite, neutraliser la bordure frontalière et y interdire l’apparition d’éléments armés ainsi que les manifestations agressives, que des pêcheurs en eau trouble peuvent toujours exploiter. Cette orientation de prise en main, de mise sous contrôle d’une situation de plus en plus dangereuse, devrait être discutée lundi à fond avec M. Miro. Du reste, concluent ces sources, la Syrie et le Liban ont intérêt à ce que le front du Sud reste calme pendant les élections présidentielles américaines. Car dans cette phase flottante, Israël roulerait en roue libre et échapperait à toute pression de retenue». La question se pose cependant de savoir si les préoccupations de Beyrouth sont partagées par les autres parties influentes sur le terrain au Sud, face à Israël. Pour tout dire, les options de base se situent par rapport à un processus de paix régional qui ne fait pas l’unanimité entre les alliés. Émile KHOURY
M. Moustapha Miro, chef du gouvernement syrien, est attendu lundi à Beyrouth pour présenter ses vœux au nouveau Cabinet libanais. Au-delà de ce prétexte protocolaire, il s’agira là d’une visite de travail, comme le prouve la composition technique de l’importante délégation qui accompagne le dignitaire syrien. Cette démarche, très rare si l’on consulte les archives,...