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Actualités - CHRONOLOGIE

Le gouvernement libanais n’assume pas pleinement ses responsabilités, estime Annan

Le service d’information des Nations unies a publié le texte intégral du rapport général du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan sur la Finul dont nous avions fait état dans notre édition d’hier. Nous publions ci-dessous de larges extraits de ce rapport. De fin juillet à début octobre, la situation dans la zone d’opérations de la Finul a été généralement calme, exception faite de nombreuses violations mineures de la ligne bleue. Ces violations étaient dues à la construction par Israël de nouvelles positions militaires et de barrières le long de la ligne. Des violations ont été enregistrées du côté libanais : pendant plusieurs semaines, le Hezbollah a tenu une position de l’autre côté de la ligne à l’est de Kafr Shuba. Les effectifs qui y étaient postés ont déclaré qu’ils avaient reçu l’autorisation d’y rester, mais qu’ils quitteraient cette position si le gouvernement leur en donnait l’ordre. La Finul a soulevé cette question avec les autorités libanaises à plusieurs reprises, mais en vain. Le 7 octobre, le Hezbollah a quitté cette position lorsqu’il a lancé des attaques de l’autre côté de la ligne bleue. Des civils libanais ont quotidiennement lancé des pierres, des bouteilles remplies d’huile chaude et d’autres objets de l’autre côté de la ligne en direction de soldats et de civils israéliens et en ont blessé certains. Des accrochages ont également été signalés sur le lieu d’une tombe située sur la colline de Cheikh Abbad (est de Hula), qui est à cheval sur la ligne bleue et est considérée comme un lieu saint tant par les musulmans que par les juifs. Des civils libanais ont organisé plusieurs manifestations à l’est de Kafr Shuba et traversé la ligne dans certains cas. Rolf Knutsson, mon représentant personnel, et le général de division Seth Obeng, commandant de la Finul, ont prié à maintes reprises les autorités libanaises de prendre les mesures voulues pour mettre fin à ces incidents et violations. Un grave incident a eu lieu le 7 octobre (...) Une violation du cessez-le-feu avait été enregistrée lorsque le Hezbollah a lancé une attaque de l’autre côté de la ligne bleue, à 3 kilomètres environ au sud de Shaba, et enlevé trois soldats israéliens. Quand ils se sont retirés, les attaquants étaient protégés par d’intenses tirs de mortier et de roquettes visant toutes les positions israéliennes dans la zone. Plus de 300 tirs ont été effectués en 45 minutes. Les forces israéliennes, qui n’ont pas riposté immédiatement, ont lancé des attaques aériennes et tiré sur quelques véhicules. À la suite de cet incident, l’armée de l’air israélienne a repris ses vols au-dessus du territoire libanais. Le Hezbollah a déclaré que cette opération était prévue depuis quelque temps et avait pour but de faire des prisonniers afin d’obtenir la libération de 19 prisonniers libanais encore détenus par Israël. Le secrétaire général, qui avait évoqué la question de ces prisonniers avec les autorités israéliennes, reste prêt à prêter son concours aux gouvernements israélien et libanais en vue de résoudre cette question. Le 9 août, le gouvernement libanais a déployé une force de sécurité conjointe de 1 000 personnes, composée de membres des forces de sécurité intérieure et de l’armée libanaise (...). Néanmoins, près de la ligne bleue, les autorités ont abandonné le contrôle au Hezbollah. Ses membres opèrent en civil et ne sont généralement pas armés. Ils sont disciplinés et placés sous commandement et contrôle efficaces. Ils surveillent la ligne bleue, maintiennent l’ordre et, dans quelques villages, fournissent des services sociaux, médicaux et éducatifs. À plusieurs reprises, des membres du Hezbollah ont limité la liberté de mouvement de la Force. Les incidents les plus graves se sont produits à la suite de l’opération menée par le Hezbollah le 7 octobre, le premier le même jour, le deuxième quatre jours plus tard. Dans les deux cas, le Hezbollah a forcé le personnel de la Finul sous la menace des armes à livrer les véhicules et le matériel militaire qu’il avait trouvé sur le terrain. La Finul a élevé des protestations à propos de ces incidents auprès des autorités libanaises. Le gouvernement libanais a décidé que l’armée ne serait pas déployée à la frontière avec Israël et n’y jouerait pas le rôle de garde-frontière, aussi longtemps qu’il n’y aurait pas de paix globale avec ce pays. La Finul a surveillé la région en organisant des patrouilles terrestres et aériennes et en établissant un réseau de postes d’observations (...). Néanmoins la Force n’a pas été en mesure jusqu’à présent de persuader les autorités libanaises d’assumer pleinement leurs responsabilités le long de la ligne bleue. La série d’étapes prévue dans la résolution 425 est claire et logique : les forces israéliennes doivent se retirer, il ne doit plus y avoir d’hostilités, et l’autorité effective du gouvernement libanais doit être rétablie. Ensuite, Israël et le Liban auront chacun la pleine responsabilité, conformément à leurs obligations internationales, d’éviter tous actes hostiles commis à partir de leur territoire contre celui de leur voisin. Il est pertinent de rappeler à cet égard que les deux gouvernements se sont engagés, en dépit de leurs appréhensions, à respecter la ligne bleue établie par les Nations unies aux fins de confirmer le retrait israélien, en application de la 425. L’heure est venue de créer la situation envisagée dans cette résolution. Il faut pour cela avant tout que le gouvernement libanais prenne effectivement le contrôle de toute la zone évacuée par Israël au printemps dernier et qu’il assume pleinement ses responsabilités internationales, y compris en mettant un terme aux dangereuses provocations qui ont continué à se produire sur la ligne bleue. Sinon, le Liban risque de redevenir une zone de conflit, et pas nécessairement la seule. Le présent rapport est rédigé à un moment de grande tension dans les relations arabo-israéliennes, j’ai jugé prudent de ne pas faire de suggestions pour reconfigurer la présence des Nations unies au Liban-Sud. Avec l’accord du Conseil de sécurité, je me propose d’aborder ce sujet dans le rapport que je présenterai avant l’expiration du mandat de la Finul.
Le service d’information des Nations unies a publié le texte intégral du rapport général du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan sur la Finul dont nous avions fait état dans notre édition d’hier. Nous publions ci-dessous de larges extraits de ce rapport. De fin juillet à début octobre, la situation dans la zone d’opérations de la Finul a été généralement...