Dixit «La montagne ne bouge pas. Mais elle tonne». – Kurosawa, (Kagemusha).

 Soudain, une bouffée d’air pur des cimes. Le vieux de la montagne a parlé. Et c’était du jamais entendu sous la coupole. Devant un parterre sidéré de béni-oui-oui, il a dit non. On peut toujours relativiser le courage, jamais la présence d’esprit, au sens littéral de l’expression. Caton martelait tous ses discours d’un vibrant «delenda est Carthago» (Carthage doit être détruite). Et les concluait tous par un «dixi», très chef indien. À son tour le docteur dixit. Le mot imprononçable de l’exit. Que voulez-vous, c’est excitant. Une leçon de jeunesse de force tranquille. Qui gomme d’un coup tous les petits bruits de salons sur certaines complaisances électorales. Pour aller plus loin, rapidement, l’éclat Moukheiber rappelle Gandhi. Qui n’utilisait pas d’autre bombe que le verbe par le droit soutenu. On peut à ce propos relever que pour forcer le destin, il faut lui faire violence . Et se faire au besoin violence à soi-même. Pas nécessairement par la violence ou la terreur. Mais par la calme obstination de l’ayant droit. Aussi faible et meurtri qu’il soit.