Rechercher
Rechercher

Actualités - BIOGRAPHIE

Phéniciens et Carthaginois

 Il faut essayer de se mettre à la place du Carthaginois pour pouvoir saisir le changement profond qui s’opéra dans son esprit de Phénicien de Phénicie. Nous avons remarqué que les habitants de Sidon, de Tyr, de Byblos et de toutes les villes de la côte orientale étaient des hommes ouverts à toutes les influences du monde civilisé. Ils admettaient avec sympathie et assimilaient toutes les idées et tous les courants et ils avaient une optique universaliste du monde. Ils se sentaient non seulement Phéniciens, mais aussi un peu citoyens de la terre entière à cause surtout de leur localisation géographique, placés comme ils l’étaient au carrefour des routes qui reliaient les différentes civilisations entre elles. Une partie de ces mêmes Phéniciens est allée fonder la ville neuve de Carthage. Cette ville ne devait être au début qu’un relais se trouva placée dans un milieu géographique et humain hostile. Le Phénicien carthaginois ne ressentit plus cet enthousiasme et cette chaleur que lui procurait sa présence dans une terre familière lui appartenant depuis des millénaires et à laquelle il était très attaché. Son instinct de conservation lui dicta dès ce moment son comportement au sein de cette nouvelle ville, comportement qui prit rapidement le dessus sur toutes ses caractéristiques antérieures et qui fut, non seulement la cause de sa force et de sa grandeur, mais aussi de sa destruction sauvage et inévitable. Carthage devint alors une ville fortifiée, prête à parer tous les assauts et ne pensant qu’à sa survie et à sa grandeur. Elle dut s’entourer de remparts et se créer une organisation politique, sociale et religieuse propre à une minorité menacée mais déterminée à commettre tous les excès et tous les sacrifices pour consolider ses bases et ses assises dans cette partie du monde. Nous commençons à y voir plus clair vers 530 av. J-C avec l’avènement d’une dynastie dont le fondateur se nommait Magon. Ce fut le fondateur de l’impérialisme carthaginois. Justin lui attribue la création d’une armée qu’il entraîna dans des guerres victorieuses. Effectivement, les fouilles italiennes démontrent que les Carthaginois se rendirent maîtres, dans le dernier tiers du VIe siècle, de Motyé en Sicile et de nombreuses places en Sardaigne. Leur alliance avec la ville étrusque de Caeré, attestée par Hérodote, vient d’être confirmée par la découverte des plaques d’or de Pyrgi : les textes étrusques et puniques qui y sont gravés reflètent l’étroitesse des liens qui unissaient vers 500 le prince de Caeré Tafarie Veliunas aux Phéniciens. Du même coup, l’information transmise par Polybe selon laquelle Rome aurait conclu un traité avec Carthage dès 508 av. J-C qui avait éveillé le scepticisme de nombreux savants, devient tout à fait vraisemblable : il n’y a que 60 km de Rome à Pyrgi et la cité latine fut longtemps fédérée à sa voisine étrusque. «Carthage, fille de Tyr» Hareth BOUSTANY
 Il faut essayer de se mettre à la place du Carthaginois pour pouvoir saisir le changement profond qui s’opéra dans son esprit de Phénicien de Phénicie. Nous avons remarqué que les habitants de Sidon, de Tyr, de Byblos et de toutes les villes de la côte orientale étaient des hommes ouverts à toutes les influences du monde civilisé. Ils admettaient avec sympathie et...