Diplomatie - Les ambassadeurs de France et de Russie au palais Bustros Lecourtier : Les survols israéliens, une violation de la 425

L’ambassadeur de France à Beyrouth, Philippe Lecourtier, a estimé hier que la violation par des chasseurs israéliens de l’espace aérien libanais constitue une «violation» de la résolution 425 de l’Onu. «Je crois qu’il s’agit d’une violation de la résolution 425 du Conseil de sécurité», a déclaré M. Lecourtier aux journalistes après un entretien avec le nouveau ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, à qui il a remis un message de félicitations de son homologue français Hubert Védrine. L’ambassadeur a rappelé que Beyrouth avait déposé mardi une plainte à l’Onu après la violation de son espace aérien par des chasseurs israéliens qui ont franchi le mur du son au-dessus de Beyrouth et survolé Tyr, tandis que d’autres avions patrouillaient au-dessus du Liban-Sud. M. Lecourtier a en outre fait l’éloge de M. Hammoud, «un ancien homologue très au fait des affaires politiques». «Dès ma première rencontre avec lui, il m’a semblé être un expert dans le domaine», a-t-il ajouté, à sa sortie du palais Bustros. L’ambassadeur de France a indiqué par ailleurs que le message de M. Védrine à son homologue libanais abordait des points relatifs aux relations bilatérales entre les deux pays. Il a souligné dans ce cadre l’importance du sommet de la francophonie qui doit avoir lieu à Beyrouth à la fin du mois d’octobre 2001. «Nous attendons du Liban une coopération fructueuse et efficace en vue de la réussite de ce sommet», a-t-il déclaré. Ce sommet est important pour l’ensemble du gouvernement libanais car il concerne plusieurs ministères et la présidence de la République, notamment le chef de l’État. C’est ce que M. Hammoud a dit à M. Lecourtier. Ce dernier a révélé le second point du message du chef de la diplomatie française, qui réitère la détermination de Paris à appuyer le Liban sur le double plan politique et économique. «Nous sommes conscients que le Liban traverse aujourd’hui une période difficile. Malgré la libération de sa terre, il a besoin des efforts de tous et de moyens efficaces en vue de se développer à nouveau», a-t-il précisé. D’autre part, la France a confiance dans la volonté du gouvernement libanais «de rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire», a ajouté M. Lecourtier en citant le message de M. Védrine. M. Hammoud avait reçu auparavant l’ambassadeur de Russie Boris Bolotine qui lui a remis aussi un message du ministre des AE Igor Ivanov. Ce dernier y affirme notamment «la volonté de la Russie d’approfondir le dialogue politique avec le Liban en vue d’aboutir à une solution globale dans la région», a indiqué M. Bolotine. Le diplomate russe a en outre souligné la nécessité d’une «coordination entre la Russie et le Liban dans les circonstances actuelles». Sur un autre plan, selon des sources biens informées, le ministre des AE suit de près le dossier de l’enquête onusienne que réclame Beyrouth concernant d’éventuelles installations israéliennes pompant l’eau du fleuve Wazzani vers l’État hébreu. Enfin, M. Hammoud a poursuivi hier ses contacts diplomatiques en vue de régler le litige libano-libyen qui a conduit Tripoli à s’abstenir de payer le prix d’une cargaison de plusieurs tonnes de pommes libanaises. Selon les mêmes sources, l’affaire serait prochainement résolue dans l’intérêt du Liban.