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Actualités - ANALYSE

Infrastructure - Trois mois pour la réhabilitation des installations Raffinerie de Tripoli : l’État économiserait près de 200 millions de dollars

La réhabilitation de la raffinerie de Tripoli nécessiterait trois mois et coûterait trois millions de dollars. C’est la visite à Damas du chef du gouvernement Rafic Hariri dans la première quinzaine du mois de novembre accompagné des ministres Fouad Siniora, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun et Bassel Fleyane qui aurait imposé la réouverture de ce dossier. M. Hariri et son homologue syrien Mohammed Miro ont évoqué, dans la foulée de la coopération économique entre le Liban et la Syrie, la possibilité d’une reprise du pompage du pétrole irakien vers le Liban à travers l’oléoduc qui lie Kirkouk à Tripoli et qui passe dans le territoire syrien. Un comité technique libano-syrien a été alors chargé d’établir un rapport sur l’état de l’oléoduc long de 50 km s’étendant entre Homs et la raffinerie du chef-lieu du Liban-Nord. Rapport qui serait soumis aux instances concernées avant la fin de l’année en cours. Depuis 1982, date de l’arrêt du travail à la raffinerie de Tripoli, des installations résidentielles ont été érigées aux alentours de la raffinerie en violation du plan directeur de la région. Le décret 591/32 avait accordé à la IPC (Iraki Petroleum Company devenue aujourd’hui propriété de l’État libanais) le droit d’exproprier les terrains à travers lesquels passe l’oléoduc de Kirkouk. Dix-neuf mille tonnes de pétrole brut irakien se trouvent toujours dans l’oléoduc au niveau du territoire libanais. Examinée par une commission d’experts en 1992, la quantité de pétrole avait été considérée comme toujours utilisable. La Syrie, rappelle-t-on, a repris le pompage du pétrole irakien vers les raffineries de Banias et de Homs le 16 novembre dernier portant la capacité de production dans ces installations à 550 000 barils. La reprise du travail à la raffinerie de Tripoli est intéressante dans la mesure où son fonctionnement pourrait contribuer à réduire la facture pétrolière du Liban, qui a représenté près d’un milliard de dollars pour l’an 2000, soit 5 millions de tonnes par an (100 000 barils par jour). La raffinerie de Tripoli est en mesure de traiter 1/5 des besoins du marché domestique et de permettre à l’État libanais d’économiser près de 200 millions de dollars. Avec l’entrée en fonctions de l’oléoduc de Kirkouk-Tripoli, le Liban pourra économiser le coût de transport et de raffinage du pétrole importé et n’aura plus qu’à verser la taxe de passage aux autorités syriennes. Cette taxe représentait, rappelle-t-on, moins d’un dollar pour un baril avant l’arrêt de l’importation du brut irakien. Par ailleurs, le Liban à l’instar de la Jordanie et de la Syrie, tout récemment pourrait bénéficier du prix préférentiel de vente du pétrole irakien soit 20 $ le prix du baril au lieu de 34 $ selon les prix appliqués sur les marchés internationaux. Selon les études disponibles, les besoins du Liban en pétrole dans les dix prochaines années sont de l’ordre de 200 000 barils par jour. De toute façon, le ministre du Pétrole Mohammed Abdel-Hamid Beydoun a annoncé la semaine dernière l’élaboration d’un cahier des charges pour la construction d’une nouvelle raffinerie à Tripoli d’une capacité de production de 150 000 barils par jour. L’édification de celle-ci, dit-on, se fera par BOT (Build, Operate and Transfer). La raffinerie de Tripoli, créée en vertu du décret 591 du 23/8/1932, est formée de deux unités : la première destinée à raffiner le pétrole brut a besoin de travaux de réhabilitation secondaires. La deuxième destinée à dégazoliner le pétrole nécessite une opération de remise à neuf radicale. Des pôles économiques libanais proposent d’adopter le port de Tripoli comme port d’attache pour l’exportation du pétrole brut irakien à l’instar du port de Jihane en Turquie et el-Baker en Irak. Le Liban, soulignent les mêmes sources, a le droit d’obtenir des compensations à l’instar des pays ayant souffert des répercussions de la guerre du Golfe bien que l’Irak n’ait pas de frontières communes avec notre pays. L’ancien PDG du port de Tripoli Antoine Habib a affirmé que le port du chef-lieu du Liban-Nord est en mesure de jouer le rôle de port de transit pour l’Irak de par sa position géographique et son infrastructure (après son agrandissement et l’achèvement de l’approfondissement de ses bassins prévu pour mars 2001). Il a préconisé que la raffinerie de Tripoli devienne un établissement public autonome dans le but de dynamiser son fonctionnement, appelant par ailleurs à relever le niveau de la représentation diplomatique entre le Liban et l’Irak. Cette démarche interviendrait après la décision de réouverture des bureaux commerciaux dans les deux pays. M. Habib fait valoir l’importance du marché irakien pour notre pays, affirmant que les exportations libanaises vers l’Irak représentaient près de 20 % de la totalité des importations de ce pays avant la guerre du Golfe. Aujourd’hui, ces exportations ont accusé une baisse sensible pour atteindre les 100 millions de dollars contre deux milliards de dollars annuellement pour la Jordanie et un milliard pour la Syrie. Liliane MOKBEL
La réhabilitation de la raffinerie de Tripoli nécessiterait trois mois et coûterait trois millions de dollars. C’est la visite à Damas du chef du gouvernement Rafic Hariri dans la première quinzaine du mois de novembre accompagné des ministres Fouad Siniora, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun et Bassel Fleyane qui aurait imposé la réouverture de ce dossier. M. Hariri et son...