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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Commission sur les disparus - Accord de principe, divergences sur la forme Blocage persistant Lahoud-Hariri

Réuni hier à Baabda, à l’initiative du chef de l’État, le Conseil supérieur de défense a fait le point sur une série de questions d’ordre politique et humanitaire. Toutefois, une profonde divergence entre le chef de l’État et le chef du gouvernement sur l’opportunité d’une commission d’enquête sur les disparus de la guerre et le mécanisme de centralisation des données a empêché le Conseil de défense de déboucher sur du concret. La formation d’une commission d’enquête présidée par le ministre de la Justice, comprenant des responsables de la sécurité, qui serait dotée d’un siège et recevrait les recours des particuliers et des organisations concernées (CICR, Solide, Comité des parents, etc.) a été proposée par le chef de l’État, mais rejetée net par le président du Conseil. M. Hariri a fait valoir que le travail a déjà été accompli par une commission précédente formée par M. Sélim Hoss, et que les recours pouvaient être recueillis par les postes de gendarmerie. Faute de temps, le débat, très animé, n’a pu être poursuivi. Mais le même blocage s’est reproduit en Conseil des ministres, qui s’est contenté d’annoncer un accord de principe sur la formation d’une commission pour les réclamations. Une nouvelle réunion du Conseil supérieur de défense a été annoncée par une source proche de Baabda. Selon la source citée, les motivations du président Lahoud sont strictement humanitaires. «Il faut bien que quelqu’un prenne la peine d’écouter ces pères, ces mères et ces épouses. Il ne s’agit pas de rouvrir les blessures de la guerre, mais l’État doit assumer son rôle en dépit de tout ce qui s’est passé, et pour empêcher que ce dossier ne soit exploité à des fins de surenchère. De l’aveu des parents eux-mêmes, les conclusions de la commission formée par M. Hoss, qui a enregistré 2 046 recours, ne sont pas vraiment concluantes. Des personnes déclarées décédées ont, depuis, été retrouvées vivantes». Quatre sujets principaux ont été examinés par le Conseil supérieur : la situation générale au Sud et les menaces israéliennes contre le village de Kfarchouba ; le danger de l’implantation ; l’état de la sécurité interne, à l’approche des fêtes ; les personnes disparues. Au sujet de la situation générale au Liban-Sud, le Conseil s’est contenté de passer la situation en revue, et de constater qu’un certain équilibre de la terreur s’est installé dans cette partie du pays, après les menaces israéliennes de riposte, en cas de nouvel acte de résistance dans la région de Chebaa, dont Israël conteste l’appartenance au Liban. L’implantation et ses conséquences sur le Liban ont été longuement évoquées. Le Liban, rappelle-t-on, a déclenché une contre-offensive diplomatique visant à expliciter les dangers que représente pour lui l’implantation, si Israël et les Palestiniens en venaient à un compromis au sujet du droit de retour . L’état de la sécurité interne, les mesures à prendre pour assurer stabilité et tranquillité durant la période des fêtes ont fait l’objet d’un exposé substantiel. Les mesures prises concernent en particulier les régions où les forces islamistes extrémistes risquent de perpétrer des attentats contre des formes de célébration considérées comme «impies» : consommation d’alcool, décoration de Noël, etc. L’armée et les FSI ont été chargées de redoubler d’attention, d’autant plus que des groupes palestiniens seraient tentés de manipuler ces actes subversifs pour faire diversion, et détourner l’attention des responsables libanais du complot de l’implantation qui serait en train d’être planifié à Washington. Le ministre des Affaires étrangères a pris la parole, au cours de cette partie de la réunion, pour brosser un rapide tableau des premiers résultats encourageants de la campagne libanaise, qui trouve auprès des capitales européennes une oreille attentive. Le problème des disparus, vu sous les angles juridique, humain et sous l’angle de la sécurité, a été soulevé. Les meilleurs moyens de s’adresser aux parents des disparus pour leur permettre de tirer un trait final sur cette tragédie, en particulier après la clôture du dossier des personnes arrêtées en Syrie, ont été évoqués, souligne un communiqué officiel. Les chefs des services de sécurité ont livré les informations en leur possession sur cette question, ainsi que les résultats auxquels sont parvenus les membres de la commission formée sous le précédent gouvernement. Comme on le constate, le Conseil supérieur de défense s’est aligné sur la position officielle selon laquelle le dossier des personnes détenues ou disparues en Syrie est clos (voir encadré). Enfin, un échange d’idées a eu lieu au sujet de «certaines prises de position adoptées dernièrement qui ne servent pas beaucoup le climat de l’entente qui doit prévaloir au Liban». Des propositions à ce sujet seront transmises au Conseil des ministres, a-t-on annoncé de source officielle. La phrase se réfère aux communiqués hostiles au patriarche maronite que viennent de publier, coup sur coup, le rassemblement des ulémas et les conseils municipaux du Akkar. Là aussi, les termes employés laissent comprendre que les infractions concernées sont minimes, alors que pour beaucoup de personnalités politiques, les communiqués étaient de véritables incitations à la haine confessionnelle. Présidé par le chef de l’État, le Conseil supérieur de défense a réuni le président du Conseil, les ministres de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances et de l’Économie, le procureur général près la Cour de cassation, le commandant en chef de l’armée, les directeurs généraux de la Sûreté générale, de la Sûreté de l’État et des Forces de sécurité intérieure, le commandant de la gendarmerie et le directeur des renseignements de l’armée . La réunion du Conseil de sécurité hier était la première depuis sept ans (juillet 93). Le Conseil publie des recommandations, mais ses décisions doivent être entérinées par le Conseil des ministres...
Réuni hier à Baabda, à l’initiative du chef de l’État, le Conseil supérieur de défense a fait le point sur une série de questions d’ordre politique et humanitaire. Toutefois, une profonde divergence entre le chef de l’État et le chef du gouvernement sur l’opportunité d’une commission d’enquête sur les disparus de la guerre et le mécanisme de centralisation des...