Eddé invite Lahoud à se rendre à Washington

Dans une déclaration faite à Paris, le Amid du Bloc national, M. Carlos Eddé, a applaudi à l’initiative du président Émile Lahoud d’initier une campagne diplomatique afin de faire échec au projet d’implantation des Palestiniens au Liban. M. Eddé a toutefois jugé cette initiative insuffisante, invitant le chef de l’État à se rendre à Washington et NY afin de mettre en échec toute vélléité d’implantation. M. Eddé rappelle sur ce plan qu’en 1940, M. Youssef Weitz, directeur du Fonds national juif écrivait : «Il faut expliquer à Roosevelt, et à tous les chefs d’État amis, que la terre d’Israël n’est pas trop petite, si tous les Arabes s’en vont et si les frontières sont un peu repoussées vers le Nord, le long du fleuve Litani, et vers l’Est, sur les hauteurs du Golan» «Le plan israélo-palestinien pour implanter les réfugiés palestiniens au Liban est à notre sens l’expression réelle du complot organisé par l’État hébreu, avec l’aval des Américains, contre l’intégrité territoriale de notre pays, et que Raymond Eddé a toujours dénoncé, a souligné M. Eddé. La convocation des représentants des pays membres permanents du Conseil de sécurité et d’autres pays influents par le ministre des Affaires étrangères pour mener une campagne diplomatique préventive, visant à empêcher l’implantation des réfugiés palestiniens, est une initiative très positive de la part du chef de l’État, mais elle ne nous semble pas suffisante compte tenu de la gravité de la situation». M. Eddé a invité dans ce contexte le chef de l’État à se rendre lui-même aux États-Unis pour rencontrer le nouveau président américain «dans le but de lui exposer les craintes actuelles de notre pays». «Nous l’appelons aussi à se rendre par la même occasion, au siège des Nations unies pour faire part des craintes du Liban concernant le projet d’implantation des réfugiés palestiniens sur son sol, et réclamer l’application de la résolution 194 du 11/12/1948 relative au droit de retour des Palestiniens dans leur pays. Il est aussi dans l’intérêt du Liban de réclamer une nouvelle résolution «préventive» basée sur les articles 41 et 42 du chapitre VII et qui empêcherait Israël d’envahir une fois de plus notre Sud dans le but d’arriver au Litani qu’il convoite depuis 1919». Concernant l’affaire des disparus et des prisonniers libanais en Syrie, le Amid du BN souligne que «les conclusions de la commission gouvernementale nommée par le Premier ministre Hoss le 21 décembre 1999 ne sont plus acceptables, puisque certains disparus, comme Naji Harb et Hachem Minkara (L’Orient-Le Jour du 16 décembre 2000) sont revenus à la vie après avoir été déclarés morts par ladite commission». Et M. Eddé d’ajouter : «Le BN, seul parti libanais n’ayant pas participé à la guerre civile et n’ayant donc ni intérêts ni craintes, appelle le gouvernement à revoir sa position concernant cette affaire nationale douloureuse. Dans un souci de transparence et de justice, nous demandons au gouvernement d’accepter la formation d’une commission mixe comprenant des légistes, des représentants de l’État, de la société civile et des organisations non gouvernementales reconnues impartiales». Et de conclure : «Pour clore ce dossier, un recensement sérieux et définitif des disparus et prisonniers nous semble indispensable. Il permettra un traitement de l’affaire au cas par cas et répondra aux attentes et aux souffrances des familles affectées».