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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

DOSSIER PALESTINIEN - Les ambassadeurs accrédités à Beyrouth convoqués au palais Bustros Offensive diplomatique contre l’implantation

Farouchement opposé au maintien des Palestiniens sur son sol, le Liban a entamé hier une campagne diplomatique visant à empêcher l’implantation des réfugiés après s’être «assuré», selon l’Ani (officielle), des informations relatives à un bazar israélo-palestinien en vertu duquel l’État hébreu ferait des concessions sur la question de Jérusalem et les Palestiniens renonceraient au retour des réfugiés répartis dans les pays arabes. Soucieux de barrer la route devant la réalisation d’un tel projet à ses dépens, le ministre des Affaires étrangères, M. Mahmoud Hammoud, a convoqué à tour de rôle les chefs des missions diplomatiques accrédités dans le pays pour leur communiquer la position du Liban. C’est à la demande du chef de l’État, le général Émile Lahoud, que M. Hammoud a convoqué les représentants des pays membres permanents du Conseil de sécurité, les ambassadeurs des pays de l’Union européenne, d’Europe, des groupes des États asiatiques, arabes, d’Afrique et d’Amérique latine. Devant ses interlocuteurs, M. Hammoud a souligné que le bazar israélo-palestinien dont il est question «est en contradiction avec les résolutions adoptées au cours des sommets arabes et islamiques successifs». Les ambassadeurs de Grande-Bretagne, Richard Kinchen, de Tunisie, Mohammed Fathi el-Houeidi, et du Qatar, Mohammed Ali el-Noaïmi, ont indiqué plus tard à la presse qu’ils vont communiquer à leurs gouvernements respectifs la position du Liban. «Nous prenons au sérieux le point de vue du Liban, surtout qu’il constitue un élément fondamental de la question du règlement qui fait l’objet d’un débat devant déboucher sur une reprise des négociations» de paix, a ajouté M. Kinchen. «Nous espérons que tout ira dans le bon sens», a souligné pour sa part le nonce apostolique, Mgr Antonio Maria Veglio, qui était interrogé sur le point de savoir si le Vatican soutenait la position du Liban concernant le dossier des réfugiés palestiniens, alors que le Premier secrétaire de l’ambassade des États-Unis, M. David Hale, s’est abstenu de toute réponse aux questions de la presse. «La Chine se tient toujours au côté du droit et de la légalité internationale. Elle soutient également les États arabes, dont le Liban, et nous aspirons à ce qu’une solution légale soit trouvée au dossier des réfugiés», a déclaré pour sa part M. Liu Zhentang. «La position du gouvernement français est connue et a été à maintes reprises exprimée : Le dossier des réfugiés palestiniens ne doit pas être réglé au détriment du Liban», a affirmé l’ambassadeur de France, M. Philippe Lecourtier. «Nous considérons cette question comme étant fondamentale pour la communauté internationale dans son ensemble. Nous nous fondons dans notre prise de position sur les résolutions de l’assemblée générale des Nations unies et notamment sur la 194 sur laquelle le ministre Hammoud s’est basé en expliquant le point de vue du Liban», a-t-il ajouté. À l’exception du chef de la diplomatie française, aucun des représentants des pays de l’Union européenne n’a fait de déclaration à la presse à sa sortie du palais Bustros, selon l’Ani. L’ambassadeur de Russie, M. Boris Bolotine – dont le pays coparraine le processus de paix avec les États-Unis –, a estimé, à l’instar de M. Lecourtier, que tout règlement du dossier des réfugiés doit tenir compte des intérêts du Liban, précisant que son pays «accordera une importance particulière à la requête du Liban». «J’ai réaffirmé la position de mon pays qui soutient le droit des Palestiniens à retourner dans leur pays», a renchéri Mme Anne Élisabeth Dismorr, ambassadrice de Suède, alors que le chef de la diplomatie canadienne, M. Haïg Sarafian, a affirmé «comprendre la position du Liban». «Le soutien canadien, a-t-il poursuivi en réponse à une question, n’est pas exprimé à travers la chancellerie, mais au niveau des autorités de mon pays». Le président Lahoud qui a affirmé à maintes reprises que la paix ne pouvait se réaliser au Proche-Orient sans le retour des réfugiés palestiniens dans leur pays a suivi de près dans la journée les contacts entrepris pour faire échec au projet israélo-palestinien. Devant ses visiteurs, il a assuré que la contre-offensive diplomatique, lancée «pour faire face au bazar israélo-palestinien dont l’objectif à long terme est de maintenir les réfugiés palestiniens dans le pays, se poursuivra intensivement afin d’expliquer le refus du Liban de tout projet d’implantation». Cette démarche, a-t-il poursuivi, «confirme le droit du Liban qui rejette toutes concessions quelles que soient les sollicitations». En soirée, le général Lahoud a évalué avec le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, l’évolution des rapports israélo-palestiniens concernant le dossier de paix régionale et son impact sur la situation au Proche-Orient, ainsi que la première étape de la campagne diplomatique menée par le Liban pour faire échec à tout projet d’implantation palestinienne.
Farouchement opposé au maintien des Palestiniens sur son sol, le Liban a entamé hier une campagne diplomatique visant à empêcher l’implantation des réfugiés après s’être «assuré», selon l’Ani (officielle), des informations relatives à un bazar israélo-palestinien en vertu duquel l’État hébreu ferait des concessions sur la question de Jérusalem et les...